Les Alsaciens-Lorrains à Nancy entre 1871 et 1914 : une intégration réussie
Auteur / Autrice : | Hélène Sicard-Lenattier |
Direction : | François Roth |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Résumé
La défaite de 1870 eut pour conséquence l'annexion par l'Allemagne de l'Alsace, d'une partie de la Lorraine ainsi que de deux cantons des Vosges. Ceux qui refusèrent la germanisation n'eurent d'autre choix que l'émigration. Nancy, placée à une vingtaine de kilomètres de la nouvelle frontière, devenait la première grande ville de l'est de la France. Elle fut une destination privilégiée pour ceux qui voulaient rester à proximité des territoires annexes. Elle dut faire face à l'arrivée massive de 1872 et demeura un havre recherché par les émigrants jusqu'a la guerre de 1914. La ville bénéficia de l'installation d'entreprises industrielles et commerciales particulièrement dynamiques et porteuses d'un esprit social innovant. Le transfert de la Faculté de Médecine et de l'Ecole de Pharmacie de Strasbourg permit à Nancy de devenir un centre universitaire de grande qualité, créateur de nouvelles disciplines ouvrant sur les besoins industriels du temps. A cela s'ajouta une main-d'œuvre nombreuse, déjà appréciée avant la guerre et qui put facilement s'insérer dans une ville en pleine expansion. Profondément attachés à la mère-patrie, les alsaciens-lorrains partagèrent avec les nancéiens de souche un ardent patriotisme face à la frontière. Les relations qu'ils maintinrent avec les provinces perdues contribuèrent à y maintenir une présence française pendant toute la durée de l'annexion. Ils surent participer à toutes les activités, s'investir dans tous les projets, et faire apprécier leurs particularismes tout en s'intégrant. Avec le recul de près d'un siècle, leur influence apparaît surtout avoir été celle d'une élite morale qui fut à Nancy reconnue, estimée et le plus souvent aimée.