Thèse soutenue

La construction du vote en Afrique : le Cameroun aux urnes (1945-2000)

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Auteur / Autrice : Louis Martin Ngono
Direction : Paul Bacot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Lyon 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Au tournant des années 80-90, l'Afrique Noire semblait s'être engagée dans une vague de démocratisation portée par un temps mondial favorable, et des mobilisations sociales d'ampleur variable selon les pays. À l'heure où ce processus semble n'avoir pas conduit aux résultats escomptés, il reste au Cameroun la profonde recomposition de l'espace public et la mutation en profondeur des modalités de l'action politique. Désormais, le pouvoir politique est soumis aux réactions de l'opinion, et les élections, ne garantissant plus la constitution d'une majorité politique homogène, produisent dorénavant un effet de suspense alors que les débats ont l'allure agonistique des défis et de guerres de mots qui amplifient la compétition et font de l'incertitude un ressort dramatique. . L'État apparaît plus segmenté entre des institutions dotées d'une autonomie relative là où régnait auparavant le monisme. Certes, les règles du jeu ne sont pas définitivement fixées, mais elles traduisent le mouvement d'un système qui paraissait récemment encore figé dans l'ordre autoritaire. Puisque ces changements placent dorénavant le Cameroun sous un régime d'alternance, pour en rendre compte la présente thèse remonte à la période qui précède l'avènement du vote dans ce pays et qui correspond à l'amorce d'un processus longtemps masqué par les effets quasiment mécaniques d'une dévalorisation politique du continent africain. L'analyse consiste alors à mettre au jour le dispositif idéologique d'exclusion des masses indigènes, ainsi que le processus de leur intégration par étapes successives dans l'électorat. L'objectivation de la pratique électorale est ensuite envisagée au terme d'un examen des pratiques et des représentations qui fondent les comportements adaptés en matière électorale. Il en ressort un processus qui se distingue clairement, qui signifie l'apprentissage de la démocratie et traduit parallèlement l'originalité de la démocratisation africaine dans la mesure où elle se réalise plus sur le mode de la réforme que de la révolution.