Thèse soutenue

Horlogeries et horlogers du Faucigny (1849-1934) : les métamorphoses d'une identité sociale et politique

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Auteur / Autrice : Pierre Judet
Direction : Yves Lequin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Lyon 2
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Serge Chassagne, Laurence Fontaine, François Jequier, Jean-Luc Mayaud, André Palluel-Guillard

Résumé

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Au milieu du XIXe siècle, l'industrie sous-traitante d'un Faucigny horloger pluriactif et très rural répond mal à la demande en pleine évolution de ses clients suisses. L'ouverture à Cluses d'une école d'horlogerie en 1849 relance l'industrie menacée. La ''fabrique'' se renouvelle et attire des horlogers compétents qui viennent souvent de Suisse, des usines apparaissent, l'activité se répand et ceux qui la pratiquent peu ou prou se disent volontiers ''horlogers''. La puissance des nouveaux patrons s'affirme. Un monde ouvrier, encore largement pluriactif et souvent proche des employeurs, prend forme. Néanmoins, la grève fait son apparition. Celle de 1904 se termine par la mort de trois ''ouvriers''. Aragon immortalise l'évènement dans ''Les cloches de Bâle'' (1934). En 1908, la crise menace l'industrie dans son existence même, mais la Première guerre mondiale permet la reconversion vers le ''décolletage'' - fabrication de pièces métalliques tournées. Traversant ces épreuves, un ''noyau dur'' de main-d'oeuvre affirme sa présence dans la durée ; il s'agit souvent de militants ouvriers des années 1900. Entre les deux guerres, ces ''ouvriers'' deviennent souvent ''mécaniciens'' ou ''décolleteurs'' et certains ont fondé leur entreprise ou siègent dans les municipalités avec les patrons. Le décolletage a repris l'héritage de l'horlogerie et la nouvelle industrie est en cours de ''naturalisation''. Cette thèse examine les transformations du rapport de la main-d'oeuvre à l'industrie, le mouvement des identités que connaît ce monde montagnard et rural sujet à des mobilités de tous ordres. Cette étude s'appuie donc, en particulier, sur la reconstitution, dans la durée, d'itinéraires biographiques individuels ou familiaux sélectionnés en raison du rôle des individus concernés dans la formation sociale.