Etude théorique et expérimentale de l'impédance acoustique de matériaux en présence d'un écoulement d'air tangentiel
Auteur / Autrice : | Cécile Malmary |
Direction : | Jean Kergomard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Acoustique |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Le Mans |
Mots clés
Résumé
Une croissance durable du transport aérien ne sera possible que si les nuisances sonores autour des aéroports, occasionnées par les mouvements d'avions, sont considérablement réduites. Parmi les émissions acoustiques issues de l'avion, le bruit des moteurs et particulièrement le bruit de soufflante est une source prépondérante. Pour réduire ce bruit, l'intérieur de la nacelle est tapissé de matériaux absorbants constitués d'un couche mince (de-type plaque perforée) collée sur des cavités d'air cloisonnées. Le travail de la thèse consiste à étudier, théoriquement et expérimentalement, les propriétés de l'impédance acoustique spécifique de ce type de matériaux, en présence d'un écoulement d'air tangentiel à leur surface, de vitesse représentative de l'environnement dans la nacelle (240 m/s). Une étude bibliographique montre les propriétés de l'impédance d'orifices, de plaques perforées et de tissus métalliques en fonction de la fréquence de l'onde sonore à laquelle ils sont soumis (modèle linéaire), del'amplitude de la vitesse acoustique (modèle non linéaire) et des caractéristiques de l'écoulement d'air. Ces propriétés sont principalement quantifiées par des formules semi- ou totalement empiriques, qui diffèrent selon le dispositif expérimental utilisé et sont spécifiques aux types de couches testées. Une étude expérimentale s'avère donc nécessaire. La majeure partie du travail a consisté en la mise au point d'un banc mesurant l'impédance des couches minces en présence d'écoulement d'air tangentiel, à de forts niveaux sonores. La méthode de mesure choisie est basée sur la technique dite des ''deux microphones''. Plusieurs méthodes de déduction de l'impédance sont développées et comparées selon cette technique, utilisant une sonde microphonique mobile ou deux microphones classiques fixes. Un échantillon de couche et les capteurs sont placés dans un conduit avec écoulement, dont la vitesse peut atteindre 240 m/s. Des mesures sur une tôle perforée ''test'' sont comparées aux résultats donnés par un système sans écoulement et à des modèles. La méthode utilisant deux microphones fixes donne des résultats en bon accord avec un modèle empirique de la littérature : en fonction de la vitesse d'air, la résistance de la tôle perforée augmente et la réactance diminue. Les mesures sont effectuées jusqu'à Mach 0,6 et montrent que les lois empiriques d'évolution de l'impédance ne sont pas modifiées à de faibles (< 0,2) ou de forts (> 0,2) nombres de Mach. Les tests sur un matériau de type ''tôle perforée 4- tissu métallique'' présentent comme attendu une plus faible sensibilité de l'impédance à la vitesse acoustique et à la vitesse de l'écoulement. Parallèlement à ce travail expérimenta], un code de calcul analytique est développé pour modéliser la pression acoustique dans le conduit, en présence d'écoulement uniforme. La sonde mobile permet une exploration de la pression sur une section du conduit. Sans écoulement d'air, la comparaison entre ces mesures et le modèle est satisfaisante. En présence d'écoulement, les différences observées peuvent être expliquées par le fait que le profil de l'écoulement (de type turbulent) n'est pas pris en compte dans le modèle.