L'aversion gustative résultant d'une carence en acide aminé indispensable chez le rat : analyses comportementales et mécanisme biochimique
Auteur / Autrice : | Sébastien Feurté |
Direction : | Stylianos Nicolaïdis, Daniel Tomé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Médecine.Sciences des vies et de la Santé |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Dijon |
Mots clés
Résumé
Chez les omnivores, un régime carencé en un seul acide aminé indispensable (AAI) déclanche une baisse de la prise alimentaire, et conditionne une aversion gustative pour les propriétés oro-sensorielles ou spatiales associé au régime carencé. Le but de ce travail est de caractériser les modifications du comportement alimentaire lors d'un régime carencé en thréonine et de mieux comprendre le mécanisme biochimique à l'origine de cette anorexie. Dans un premier temps, nous avons caractérisé l'aversion gustative chez le rat, selon deux approches comportementales : l'analyse de la séquence alimentaire et le Test de Réactivité Gustative. Une fois l'aversion gustative installée, la taille du repas et la vitesse d'ingestion diminuent, la durée du repas augmente, sans variation significative de la fréquence des repas ou de l'intervalle inter-repas. Le repas se caractérise par de nombreuses bouffées alimentaires de courte taille et durée, séparées par des pauses intra-repas de longues durées à l'origine de l'augmentation de la durée du repas. Ces résultats sont en accord avec le test de Réactivité Gustative qui met en évidence une augmentation de l'activité locomotrice, mais surtout une augmentation des expressions faciales et somatiques de nature aversives. La séquence alimentaire caractérisant l'installation de l'anorexie et l'aversion gustative varie en fonction de la nature du pré-régime (régime d'habituation) mais également en fonction de la nature de l'AAI limitant. Parallèlement, l'analyse biochimique du mécanisme anorexigène montre que l'ingestion montre que l'ingestion l'ingestion d'un repas carencé en thréonine s'accompagne d'une plus forte augmentation de l'insuline et la leptine plasmatique. Compte-tenu de leurs capacités anorexigèniques, ces hormones pourraient avoir un rôle dans le mécanisme anorexigène lors d'un régime carencé en AAI. L'analyse de la séquence alimentaire, couplée au Test de Réactivité Gustative, a permis de poser les premières bases d'un modèle d'aversion alimentaire, dévelopée dans le cas d'un déséquilibre nutritionnel chez le rat. L'étude biochimique suggère que certains facteurs hormonaux pourraient potentialiser à moyen terme la perte d'appétit pour le régime careencé en AAI, observé chez ces mêmes rats.