L'herméneutique du témoignage : prolégomènes à une poétique de l'action

• Auteur / Autrice : Jean-Philippe Pierron
• Direction : Jean-Jacques Wunenburger
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance en 2000
• Etablissement(s) : Dijon
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pierre Guenancia, Claudie Lavaud, Pierre-François Moreau, Jean-Louis Vieillard-Baron

Mots clés

Mots clés contrôlés

Esthétique et morale

Philosophie de l'action

Témoins

Herméneutique

Résumé

Dans son introduction ce travail cherche à légitimer la place que peut prendre la catégorie de témoignage dans le cadre de l'éthique philosophique, place médiane entre un universalisme abstrait d'un côté et un relativisme sceptique de l'autre. La méthode utilisée convoque les outils de l'herméneutique philosophique, celle de Paul Ricoeur et de H. G. Gadamer, dans le champ de l'éthique. Dans une première partie, on cherche à donner au témoignage une autonomie suffisante pour éclairer la philosophie pratique. Pour cela, après une enquête étymologique, on explore le rôle du témoignage en droit, en histoire, en littérature et dans l'exégèse biblique. Il s'agit de montrer comment la visée éthique propre au témoignage, pointe dans chacun de ces domaines, tout en faisant en sorte que le témoignage ne se confonde ni avec sa signification empirique, juridique, ni avec sa signification religieuse. Dans une seconde partie, on prolonge l'herméneutique du témoignage par une herméneutique du soi dont le concept d'attestation est la figure centrale c'est en examinant tout d'abord la figure du martyre (en grec le témoignage) que la dimension attestante est rendue. Pour la justifier on fait alors référence à une dimension poétique de l'action pour montrer en quoi le martyre est une figure du bien, une actualité du bien. L'analyse du thème du portrait est ici convoquée pour comprendre et justifier les relations entre éthique et esthétique. Les concepts de figuration morale, de schématisation et d'imagination morale sont ici centraux. On développe notamment l'idée d'un schématisme de vanagogie. Dans la troisième partie, l'herméneutique du témoignage est confrontée à quatre grandes pensées du témoignage : Michel Henry, Emmanuel Levinas, Jean-Luc Marion, Paul Ricoeur. Dans une quatrième partie on s'interroge sur les relations qu'entretient le témoignage avec ses témoins, c'est-adire avec la communauté, les traditions et les valeurs qui le reçoivent ou le portent. Le concept de communauté attestante permet ainsi de penser la vérité morale comme un travail de déchiffrage entre le bien atteste dans le témoignage et l'inscription de celui-ci dans des communautés. La vérité morale est ainsi non pas dogmatique mais d'ordre herméneutique. Plutôt que de fondement de la vie morale, on parlera ainsi d'interprétation du bien ou d'attestation.