Allocentrisme et idiocentrisme, une perspective différencialiste vers une perspective psychosociale : une approche empirique
Auteur / Autrice : | Christelle Maisonneuve |
Direction : | Jean-Marc Monteil |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie sociale et expérimentale |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 2 |
Résumé
Notre objectif est de confronter une perspective différentielle à une perspective psychosociale. C'est de l'intérêt pour la psychologie culturelle comparative qu'a émergé un tel questionnement. Le constat auquel l'examen de cette littérature permet d'aboutir est que les auteurs concluent plus souvent à des différences qu'à des similitudes (Ongel et Smith, 1994) entre cultures. L'ethnocentrisme, inhérent à ces recherche, est souvent évoqué comme la cause principale de l'échec à identifier les universaux du fonctionnement humain (Jahoda, 1979, Malpass, 1988). Dans ce travail, nous défendons que c'est aussi parce qu'elle néglige le facteur social comme potentiellement explicatif, que la CCP constate des différences. Nous avons appuyé notre argument sur de récentes recherches, mettant en évidence que considérer l'individualisme et le collectivisme, au niveau culturel (Sinha et Tripathi, 1994), ou l'allocentrisme et l'idiocentrisme, au niveau individuel (Sengelis, 1994), comme potentiellement coexistants, suggère de ne pas négliger le facteur social comme explicatif. En effet, considérer que les 2 traits de personnalité (allocentrisme et idiocentrisme) coexistent au sein de tous les individus implique les comportements qui sont associés à chacun d'eux, peuvent s'exprimer au sein de tous les individus, selon les situations et les contextes sociaux. Dans la 2e partie, nous avons repris l'expérience de Tesser et Smith (1980). Notre but était de montrer que, dans un contexte culturel maintenu constant, des différences interindividuelles subsistaient. Ensuite notre objectif était de savoir si les différences observées pouvaient être expliquées uniquement par les dispositions ou si le contexte social contribuait aussi à expliquer une part de variance observée. Sur les 5 études effectuées, certines permettent de conclure en faveur d'une hypothèse bidimensionnelle, qui implique une perspective explicative -essentiellement psychosociale. Cependant, d'autres abondent dans le sens d'une perspective différentielle. Nos résultats s'ils ne permettent pas de proposer une conclusion radicale en faveur de l'une ou l'autre des 2 perspectives, suggèrent la nécessité d'une étude globale et non dichotomique des individus et des cultures