Inégalités, discriminations raciales et syndicalisme en Afrique du Sud : l’après apartheid
Auteur / Autrice : | Sandrine Rospabé |
Direction : | Jean-Paul Azam |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Clermont-Ferrand 1 |
Résumé
Le marché du travail sud-africain offre l’image d’un fonctionnement segmenté selon des lignes raciales. En moyenne, les groupes de population de couleur bénéficient d’un accès moindre à l’emploi et aux professions qualifiées et perçoivent des salaires inférieurs à ceux des blancs. La première partie de cette recherche s’attache à décrire et à quantifier ces types d’inégalités observées entre blancs et africains et en recherche les principaux facteurs explicatifs. Les différences de caractéristiques productives entre ces deux groupes de travailleurs rendent compte d’une part importante de ces disparités. La politique d’apartheid en est largement responsable pour avoir freiné l’acquisition de capital humain des africains, entravé leur mobilité géographique et professionnelle etc. Cependant, trois études économétriques – effectuées sur des données micro-économiques de 1997 – viennent montrer que la discrimination pure, résultant essentiellement du comportement des employeurs, joue un rôle non négligeable dans l’explication de ces inégalités. Une seconde partie tente ensuite de déterminer l’influence que peuvent exercer les syndicats sur la réduction d’une telle discrimination, avec un intérêt particulier pour sa dimension salariale. Une analyse historique du mouvement syndical sud-africain est d’abord présentée puis, sont étudiés plusieurs moyens à leur disposition pour atteindre cet objectif d’équité : la législation, la négociation collective et les grèves. Enfin, un dernier chapitre met en évidence que la théorie de la discrimination statistique se révèle être la plus pertinente pour expliquer la situation sud-africaine et développe un modèle de négociation en présence d’une discrimination de cette nature. Il est alors montré que les syndicats peuvent supprimer toute manifestation discriminante de la part de l’employeur en matière de discrimination des salaires. Une analyse économétrique permet de confronter les conclusions de ce modèle aux faits stylisés sud-africains.