Thèse soutenue

Recherches sur ''aura'' : variations sur le thème de l'air en mouvement chez les latins

FR
Auteur / Autrice : Armelle Deschard-Poumeau de Lafforest
Direction : Lucienne Deschamps
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, langues, littérature anciennes
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Résumé

FR

En apparence aura semble avoir en latin un contenu bien different selon les contextes. Pourtant, on ne peut parler de polysemie. Le terme n'a qu'un sens; mais plusieurs acceptions forment un ensemble coherent autour d'un theme-matiere air, mouvement, diffusion, legerete- sur lequel les poetes brodent comme des variations: element air, air respire, brise, vecteur des sensations. On observe aussi des distinctions de type morpho-syntaxique: plus dynamique, le singulier renvoie a l'air printanier; plus statique, le pluriel donne l'impression d'une masse, l'atmosphere aerienne. Sans que le coeur semantique soit reellement modifie, l'evolution des idees philosophico-religieuses transforme les choses a la fin de l'epoque republicaine. La << region des brises >> devient espace intermediaire sillonne par les messagers divins, ciel lumineux d'en-haut. De la se detache une etincelle de vie qui penetre l'homme a sa naissance, une aura. De la terre on passe au ciel ethere, au paradis, a sa lumiere eternelle. Les figures confirment la repartition des acceptions. A une << brise terrestre >> vaine et legere, celle du souffle populaire, on peut opposer le calme de la << brise marine >> qui conduit sereinement la navigation du destin. Les representations figurees grecques, des jeunes femmes ornees d'un voile concave empli de l'aura qui les souleve de terre, fortifient la naissance dans la litterature latine de personnifications de l'air agite. A la faveur du changement dans les idees, de marines qu'elles etaient, ces auxiliaires divines deviennent emissaires du ciel, qui favorisent le retour des ames meritantes. L'attribut des aurae uelificantes sua ueste marque les representations d'autres personnages. Il est possible qu'il ait servi de symbole pour souligner l'initiation ou l'heroisation.