Effets des modalités d'alimentation et de l'apport lipidique alimentaire sur l'ingestion volontaire, la croissance et les dépôts lipidiques chez la truite arc-en-ciel, Oncorhynchus mykiss, et le bar, Dicentrarchus labrax

Effects of feeding strategies and dietary lipid level on voluntary feed intake, growth and lipid deposition in rainbow trout, Oncorhynchus mykiss, and European seabass, Dicentrarchus Jabrax

• Auteur / Autrice : Anne Gélineau
• Direction : Sadasivam Kaushik
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Sciences des aliments et nutrition
• Date : Soutenance en 2000
• Etablissement(s) : Bordeaux 1

Résumé

L'alimentation des poissons en phase avec leur rythme naturel augmente la croissance (synthèse protéique supérieure) et diminue les rejets azotés (utilisation de l'énergie non protéique supérieure). L'ingestion volontaire des poissons est fonction du coût métabolique de l'activité alimentaire et du contenu en énergie digestible du régime. L'accès restreint en quantité et dans le temps à l'aliment et l'augmentation de l'apport en énergie digestible limitent l'ingestion volontaire. Un apport énergétique excessif (énergie digestible supérieur à 20,5 kJ/g MS) conduit à l'hyperphagie, pouvant être due à la nécessité d'atteindre un certain taux de remplissage stomacal, à une possible déficience en nutriments essentiels (le contenu en protéines digestibles devrait être d'au moins 41% MS) ou à une modification de l'appétence du régime liée à sa teneur en lipides. L'élévation de l'apport en énergie non protéique favorise l'épargne des protéines, mais altère le métabolisme lipidique (hyperplasie et hypertrophie du tissu adipeux chez les jeunes truites, hypertrophie exclusive chez les truites plus âgées, diminution de la lipogenèse de novo) et donc la qualité de la chair des poissons (diminution du rendement d'éviscération, augmentation des dépôts lipidiques dans le muscle). La distribution alternée de deux régimes différant par leur teneur énergétique au cours du nycthémère montre qu'il est possible de faire coïncider qualitativement et quantitativement l'apport exogène de certains nutriments et l'utilisation optimale de ces nutriments par l'organisme. La distribution d'un régime faible en énergie le matin et riche en énergie le soir améliore le rendement d'éviscération et diminue les dépôts adipeux périviscéraux.

The circadian timing of a daily meal in phase with the natural feeding rhythm in trout (at dawn) increases growth performance (higher protein synthesis capacity) and decreased nitrogen losses (higher non-protein energy sources utilization). Voluntary feed intake in fish is inversely related to the energetic cost of feeding activity and to dietary energy content. Quantitative and time food restriction or increase in dietary energy content limit voluntary feed intake. Excessive dietary digestible energy (higher than 20. 5 kJ/g DM) induces hyperphagia, which may be due to the need of stomach fullness or to an essential nutrient deficiency (digestible protein content should reach at least 41% DM). It is also likely, that the palatability of the diet may be altered by the level of lipids in the diet. Increasing dietary fat content has a protein sparing effect, although it alters lipid metabolism (both hyperplastic and hypertrophic responses in young trout adipose tissue, exclusive hypertrophic response in larger trout, depressed activity of lipogenic enzymes in liver of trout and seabass) and, hence, fish flesh quality (higher viscerosomatic index and exogenous fat deposition in muscle). The circadian alternate feeding of two diets differing by their energy content suggests that it is possible to harmonise quantitatively and temporally the exogenous delivery of essential nutrients and the optimal utilisation of these nutrients by the organism. The delivery of a low energy diet in the morning and a high energy diet in the evening in trout reduced viscerosomatic index and perivisceral fat deposition.