Thérapie cellulaire dans le neuroblastome métastasique : impact de la chimiothérapie à hautes doses : manipulation immunologique du greffon
Auteur / Autrice : | Dominique Valteau-Couanet |
Direction : | Olivier Hartmann, Patrick Hervé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences vie santé |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Besançon |
Résumé
Chez l'enfant, le neuroblastome est la tumeur solide la plus fréquente après les tumeurs cérébrales. Le pronostic des enfants porteurs d'un neuroblastome métastatique (NB 4), contrairement à ce qui a été acquis pour la majorité des tumeurs pédiatriques, reste sombre. Le bénéfice d'une consolidation par un traitement myéloablatif suivi d'autogreffe de cellules souches hématopoïétiques (CSH) a été récemment démontré. Améliorer le contrôle de la maladie d'une part en optimisant la chimiothérapie à hautes doses d'autre part en en utilisant le greffon non seulement comme un support hématopoïétique mais aussi en augmentant l'activité anti-tumorale des cellules immunocompétentes qu'il contient sont les deux approches présentées dans ce travail. Le Busulfan et le Melphalan sont deux agents alkylants dont l'efficacité a été démontrée dans des modèles pré-cliniques pour le Busulfan et dans des études de phase II pour le Melphalan. Dans une étude portant sur 218 patients porteurs d'un NB 4 diagnostiqué après un an et ayant reçu une chimiothérapie à hautes doses (CI-ID) suivie d'une autogreffe de CSH, trois facteurs pronostics indépendants sont retrouvés, l'âge inférieur à 2 ans, l'absence d'envahissement médullaire au diagnostic et la présence de Busulfan et de Melphalan dans la CHD. Cette étude souligne l'influence déterminante des drogues utilisées dans la CHD sur le pronostic de ces patients. L'utilisation d'une CI-ID contenant du Busulfan et du Melphalan permet aussi d'améliorer la survie de patients de moins de un an porteurs d'un NB 4 ayant des facteurs de très mauvais pronostic, au prix d'une toxicité viscérale sévère. Les neuroblastes sont des cellules tumorales que leur faible expression des molécules du complexe majeur d'histocompatibilité classe I rend sensible à la lyse par des cellules NK. L'interleukine-2 (IL-2) a été utilisée au décours d'autogreffes de moelle pour activer les cellules NK présentes en grand nombre à cette période et induire une activité anti-tumorale. La période après greffe paraît idéale pour utiliser l'immunothérapie contre la maladie résiduelle minime en complément de l'action des autres thérapeutiques. Chez les patients porteurs d'un NB 4, seule la moitié des patients répondant aux critères tumoraux ont pu être traités ainsi du fait de contrindications hématologiques. Le traitement a été considéré comme tolérable à la dose de 12 106 U/m2 /jour. La démonstration de l'importance majeure de la précocité d'une immunothérapie après greffe et la possibilité d'obtenir des greffons de plus grande taille grâce au recueil de cellules souches périphériques (CSP), a permis d'élaborer des stratégies visant à activer les cellules immunocompétentes du greffon et d'en maintenir l'activité in vivo. La culture de CSP avec de l'IL-2 (1000 U /ml) permet d'activer des effecteurs immuns (NK /LAK) cytotoxiques vis à vis de lignées NK sensibles, NK résistantes et de lignées de neuroblastes, sans effet délétère sur les cellules souches hématopoïétiques. Si l'activité cytotoxique obtenue à partir des CSP d'enfants est inférieure à celle obtenue à partir des CSP d'adultes, la prolongation des cultures permet d'obtenir un niveau élevé de cytotoxicité. En outre, il a été possible d'obtenir après culture des CSP en présence d'IL-4 et de GM-CSF des celiules dendritiques capables de maintenir la survie et l'activation des CSP activées en l'absence d'IL-2. L'ensemble de ces résultats autorise à concevoir à court terme, la théraµie cellulaire dans le NB 4, comme l'administration d'un composé cellulaire complexe, cultivé in vitro, comportant des cellules souches hématopoïétiques, des cellules immunocompétentes activées et des cellules dendritiques qui permettront d'une part d'améliorer la tolérance d'une CI-ID optimale et d'autre part d'obtenir un meilleur contrôle de la maladie