Thèse soutenue

Contributions à l'analyse des rendements éducatifs : enjeux théoriques et problèmes empiriques d'identification

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Stéphanie Moullet
Direction : Saïd Hanchane
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2

Mots clés

FR

Mots clés contrôlés

Mots clés libres

Résumé

FR

L'investissement éducatif est-il rentable pour les individus qui le réalisent, dans le contexte français marqué par la poursuite des études et le sous-emploi ? Pour répondre à cette question, à partir des travaux traitant des relations structurelles entre éducation et salaire, nous montrons que la fonction de gains de minceur ne permet pas d'identifier la fonction structurelle de gains. Son usage soumet les rendements éducatifs, quand ils sont estimés par moindres carrés ordinaires, à des biais liés notamment à l'endogénéité de l'éducation et à l'hétérogénéiteé individuelle non observée. Nous proposons et mettons en oeuvre des réponses économétriques à ces difficultés. A partir de données issues de l'enquête fqp 1993 de l'INSEE, nous améliorons la définition du capital humain, prenons en compte son caractère endogène, puis autorisons une hétérogénéité individuelle au niveau des taux de rendement. A l'aide d'un panel constitué à partir des enquêtes emploi 1995-96-97 de l'INSEE, nous contrôlons l'endogénéité par une spécification adaptée de l'hétérogénéité individuelle non observée. Enfin, pour traiter des biais de sélection, nous spécifions puis estimons un modèle d'auto-sélection. Les résultats d'estimation, sensibles aux méthodes économétriques exploitées, permettent d'établir entre 5 % et 9 % les taux de rendement éducatif en France. Puis, nous considérons que le capital humain n'est pas également productif selon les emplois où il s'exerce. Dans ce cadre, en spécifiant un modèle hédonique de gains, forme réduite d'un modèle d'allocation sur le marché du travail, nous montrons que ce dernier réussit à tirer partie de la sur-éducation comme de la sous-éducation et que l'allocation réalisée suit l'avantage comparatif. Enfin, pour résoudre le problème d'identification entre un effet capital humain et un effet sélection des compétences que la fonction de gains peut traduire, nous confrontons une équation de salaire traduisant l'hypothèse de sélection à la spécification standard sans pourvoir les départager. Puis, à l'aide d'un modèle de capital humain prenant en compte l'interaction entre les choix éducatifs, nous montrons que l'explication de l'allongement de la durée des études conjoint à la baisse de leur rendement peut être fondée sur l'existence d'interdépendances stratégiques des choix individuels de durée d'étude.