Déterminisme du sexe, diapause et évolution du caryotype chez les diprionidae (hyménoptères symphytes) : étude de de Diprion pini L., ravageur forestier à gradations éruptives
Auteur / Autrice : | Jérôme Rousselet |
Direction : | Claude Geri |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de la vie |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Tours |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les diprionidae constituent une petite famille d'hyménoptères symphytes, inféodée aux conifères. Ces insectes défoliateurs font partie des principaux ravageurs des forets de l'hémisphère nord. En Europe, diprion pini s'attaque à pinus sylvestris, la principale essence de pin. La dynamique des populations de cette espèce est caractérisée par d'impressionnantes explosions démographiques ponctuant de longues périodes pendant lesquelles les populations se maintiennent à un très faible niveau d'effectif. Cette thèse a eu pour objectif d'étudier des facteurs propres à l'insecte susceptibles d'expliquer le déclenchement de ces gradations éruptives. Des croisements entre une souche de laboratoire et une population de Finlande, manifestant une propension à entrer en diapause très différente, ont montre qu'une part de la variabilité des réponses de l'insecte pouvait être d'origine génétique. Des croisements frère-sur ont permis quant a eux de mettre en évidence l'existence de mâles diploïdes chez cette espèce arrhenotoque. Ces derniers résultent d'un déterminisme du sexe à allèles multiples et complémentaires (csd) impliquant vraisemblablement un seul locus. La mise en évidence de males diploïdes a nécessité la mise au point d'une technique d'obtention du caryotype chez d. Pini. Avec 14 chromosomes acrocentriques, cette espèce a double le nombre de ses chromosomes par rapport au reste de la famille. Cette évolution du caryotype est due a un phénomène de fission centrique et non de polyploidisation. Alors que le polyploidisation aurait implique le doublement de tous les loci du génome, y compris le locus sexuel, la fission préserve l'haplo-diploidie. Ce résultat ne contredit donc pas la vraisemblance d'un csd monolocus établie au moyen des croisements consanguins, c'est-a-dire d'un déterminisme du sexe pouvant produire une quantité importante de males diploides. Par ailleurs, les expérimentations de cytogénétique réalisées semblent montrer l'existence d'interactions entre l'organisation du génome a un niveau moléculaire et l'évolution du caryotype au niveau chromosomique. L'ensemble des résultats obtenus suggèrent que l'évolution démographique des populations pourrait être liée a une modification de leur structure génotypique, via le déterminisme génétique du sexe et de la diapause.