Le théâtre de l'opprimé et la notion du spectateur acteur (genèse personne personnage personnalité)
Auteur / Autrice : | Antonia Pereira |
Direction : | Duarte Mimoso-Ruiz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Le théâtre de l'opprimé, indissociable de la trajectoire de l'artiste et du militant Augusto Boal, prétend abolir l'idée d'un ''citoyen-spectateur'' et la remplacer par celle d'un ''citoyen-acteur'', dans tous les sens du terme. L'acception même du concept boalien de spect-acteur, et le rapport dialectique qui en appelle à la fois à ''l'identification'' et à la ''distanciation'', renvoient à un théâtre dont l'ambition majeure est d'instaurer la production la plus libre qui soit, celle de l'homme, du citoyen (artiste) se produisant lui-même, ''sans limites'' et au milieu d'autres hommes, loin de toute différence. Le creuset de ce théâtre, aux origines révolutionnaires, surgit en Amérique latine dans les années 68-70, se situe essentiellement de nos jours, en Europe et en Amérique du nord. Dès lors, la pratique du théâtre de l'opprimé dans les sociétés postindustrielles évoque une logique ''de la personnalisation des problèmes sociaux'', dépolitisant le mouvement initial. On est en droit de se demander si l'engagement du spectateur dans le ''jeu'' et le ''débat'' théâtraux permet de libérer acteurs et spectateurs de l'emprise de l'aliénation et de leur apprendre de surcroit à ''être'' et à ''agir''.