La pensée de Friedrich List (1789-1846) et son rapport à la France
Auteur / Autrice : | Mechthild Coustillac |
Direction : | Françoise Knopper |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La pensée de l'économiste Friedrich List est une pensée en premier lieu politique. De 1816 à 1819 s'élabore sa pensée politique libérale, à partir de 1819 son système d'économie politique conçu comme levier de la construction nationale. Philosophiquement, sa pensée est dualiste : List associe l'héritage rationaliste et jusnaturaliste des Lumières à un historicisme relativiste et pragmatique. Son ''système national'', rédigé à Paris en 1839-1840, représente le point culminant de sa recherche d'une synthèse théorique entre cosmopolitisme et nationalisme. List renonce ensuite au rationalisme cosmopolitique pour adhérer à un nationalisme pragmatique d'orientation impérialiste, sans pour autant abandonner ses convictions libérales. La France et la pensée française exercent une influence précoce et déterminante sur List. Avant 1816, il étudie Rousseau, Montesquieu et Jean-Baptiste Say. Il reçoit des impulsions décisives de la part des deux derniers. Les auteurs cités par List comme précurseurs de sa théorie des sources productives, noyau de son système d'économie politique, sont tous français. En fait, l'image que List se fait de la France et de la pensée française est ambivalente. Jusqu'en 1840, l'image positive prévaut: la France est considérée comme alliée de l'Allemagne et comme modèle à suivre. Ensuite, elle lui apparaît comme rivale sur le plan politique et économique ; les esprits nationaux français et allemand lui semblent désormais incompatibles. List consomme alors sa rupture politique et intellectuelle avec la France et se rapproche de l'Angleterre. Il ne reçoit alors plus d'influences nouvelles de la part de penseurs français, mais la confrontation avec la pensée française l'aura marqué durablement : les Lumières françaises, le libéralisme économique français, mais aussi le saint-simonisme ont été des sources d'inspiration majeures pour cet auteur dont la pensée est trop fréquemment considérée comme essentiellement germanique.