Les sens de la sottise chez Flaubert

The senses of stupidity in Flaubert's works

• Auteur / Autrice : Maguèye Touré
• Direction : Guy Sagnes, Guy Larroux
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Langue et littérature françaises
• Date : Soutenance en 1999
• Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

Mots clés contrôlés

Thèmes, motifs

Flaubert, Gustave (1821-1880)

Dans la littérature

Bêtise

Résumé

L'objet de cette thèse est, d'un point de vue thématique, d'ouvrir une interrogation sur les sens de la sottise chez Flaubert, non pas seulement dans ses œuvres de fiction, mais aussi dans la correspondance, partie intégrante de son œuvre d'ensemble. Nous parlons des sens de la sottise car le terme de sottise s'applique à des objets divers, et ses multiples significations ne peuvent être unifiées. Chez flaubert, l'interrogation sur la sottise revient à engager un questionnement sur le tout car, la sottise est diverse, et la pluralité de ses sens qui ne permet pas de fixer de sens unique la fait confiner à une forme de métaphysique et de vertige de la signification. Dans cette perspective, l'étude de la sottise montre que les catégories traditionnellement opposées trouvent un terrain d'expression commun : le relatif ne s'oppose pas à l'absolu, il en est une manifestation et la conception d'un absolu n'est envisageable que dans les vérités relatives. Comme refus de la hiérarchie et de la taxinomie axiologiques, l'étude de la sottise ne s'appréhende que dans une fuite permanente du sens : fuite du sens entre la vie et la mort, au niveau de la bêtise bourgeoise, parangon habituel de la sottise, entre la platitude et l'innocence du cœur dans l'illusion des rêves romantiques et la nécéssite de la désillusion ; fuite du sens aussi dans la mise en rapport de la vie de l'auteur et de son œuvre, c'est-à-dire dans la nécéssaire confrontation du discours de la correspondance et de l'écriture. La sottise ne peut ainsi trouver une expression que dans l'écriture de l'indécidable, c'est-à-dire dans l'ironie et ses modalités, en définitive dans toutes les formes de questionnements supérieurs dont la particularité réside dans l'interrogation ouverte.

The intented objective of this dissertation, from a thematic perpective, is to raise the question of stupidity in Flaubert's writings not only in his works of fiction, but in his correspondence which constitutes an integral part of his works. The expression “senses of stupidity” is used because the term “stupidity” does not possess a unique meaning and applies to a multiplicity of objects. In Flaubert's writings, the question of stupidity leads to a question of the whole, as stupidity is diverse and the polysemic nature of this term, which excludes the possibility of determining a set meaning, leads us close to the realm of metaphysics and of cognitive vertigo. In this perspective, the analysis of stupidity reveals that traditionally conflicting categories find common ground of expression: the relative is not opposed to the absolute – it is rather an expression of the absolute – and the concept of an absolute is only conceivable according to that of relative truth. A rejection of hierarchy and axiological taxonomy, stupidity can only be understood in the permanent elusiveness of meaning, between life and death, concerning bourgeois stupidity, the usual paragon of stupidity, linked to the dullness and the innocence of the heart, in the illusion of romanticist dreams and the necessity of disillusion. It also involves the relationship between the author's life and its works, i. E. , in the necessary confrontation between his literary works and his correspondence. Stupidity can therefore only find expression in voluntarily ambiguous writing, i. E. , in irony, and its many manifestations, and finally in all forms of higher questioning the particularity of which resides in its open nature.