Thèse soutenue

Le travail ou l'être humain, anthropogenèse et sociogenèse par le travail dans la philosophie de Jean-Jacques Rousseau

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Auteur / Autrice : Denis Faïck
Direction : Louis Sala-Molins
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Toulouse 2

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le travail est l'être humain dans la philosophie de Jean-Jacques Rousseau. L'homme quitte sa condition animale de l'état de nature par le travail, et accède ainsi à l'humanité. C'est en devenant homo faber que l'homme actualise son humanité : sa raison et sa conscience, marque de Dieu. Le travail est ensuite l'activité qui affronte le matériau, qui fait l'expérience de la nécessité des choses, et donc de la liberté, de la moralité ; le travail est aussi développement de l'intelligence. Il conserve de surcroit les qualités de l'etat de nature : la force, l'indépendance, le bonheur. L'homme advient dans une praxéologie ergologique. Le travail est genèse, organisation et développement de la nation : liberté, vertu, justice, amour de la patrie. Raison, conscience, moralité, liberté, intelligence, citoyenneté, telles sont les qualités essentielles de l'être humain, dont le travail est le fondement. Il est à cet égard anthropogène, d'où la primauté chronologique de Rousseau sur Hegel. Rousseau, en faisant du travail l'essence de l'homme, et en critiquant la division du travail, aspect industriel qu'il rejette, pose des bases que Marx fera siennes. Rousseau est en définitive le premier philosophe qui rompt avec une tradition qui enferme le travail dans la simple poiésis. Le travail est fin en lui-même, ce qui fait de Rousseau un philosophe du travail.