Vieillir chez soi ou en maison de retraite : impact du lieu de vie sur la dynamique socio-personnelle : estime de soi, stress, coping, événements de vie et soutien social
Auteur / Autrice : | Laurencine Piquemal-Vieu |
Direction : | Pierre Tap |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Les nombreuses mutations socio-économiques du 20e siècle ont modifié les modes du vieillir. La décohabitation des générations adultes ainsi que le travail des femmes s'accompagnent de l'affaiblissement des solidarités familiales, compensées par les prises en charge étatiques. De fait les personnes âgées sont amenées à assumer seules leur vieillesse, soit à leur domicile personnel, soit en institution, alors qu'elles-mêmes ont accompagné les vieux jours de leur parents. . . Notre étude analyse les conséquences psychologiques et sociales d'un relogement en maison de retraite sur la personne âgée, déjà confrontée à diverses pertes. . . Nous avons étudié l'influence du lieu de vie sur le sentiment de valeur personnelle, sur la perception des événements de la vie quotidienne et du soutien disponible en cas de besoin. Ces variables modifient l'impact du lieu de vie sur le stress qu'il génère, et sur les stratégies de coping utilisées pour y faire face. Notre population d'étude est constituée de 110 personnes âgées : 55 vivant à domicile et 55 en maison de retraite. L'impact du lieu de vie est évalué à l'aide d'échelles (estime de soi, événements agréables et désagréables, stress, coping) et du questionnaire de soutien social. Certains résultats confirment nos hypothèses : des niveaux d'estime de soi et d'agréments plus faibles, des niveaux de désagréments plus forts, l'usage de coping passif en maison de retraite. Par ailleurs les lieux de vie ne se différencient pas quant au stress global, en revanche les tensions liées à l'état de santé sont supérieures en maison de retraite, celles relatives à la gestion du temps sont supérieures à domicile. Les résultats ont montré aussi l'action favorable d'une identité positive au grand âge sur l'effet psychophysiologique des stresseurs, sur la gestion du stress, des émotions et du soutien social. Par ailleurs, les lieux de vie n'expliquent pas à eux seuls les différences observées puisque deux variables socio-biographiques jouent favorablement sur l'adaptation du sujet âgé : la prise de responsabilité au cours de la vie et l'absence de traitement à visée thymique. Nous concluons à ce que les difficultés de la vieillesse n'aliène pas les personnes âgées. Les vécus expérientiels et les stratégies de personnalisation contribuent au dépassement du problème.