Techniques intégrées en agriculture et pratiques de gestion des ressources, stratégies écologiques et stratégies d'acteurs : les perspectives de développement à travers le projet de l'arboriculture en Midi-Pyrénées
Auteur / Autrice : | Anne Jooris |
Direction : | Jacques Hubschman |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Un projet régional de développement de la lutte intégrée en arboriculture est analysé pour éclairer la problématique de la diffusion des techniques alternatives aux modèles intensifs. Celle-ci est confrontée à une exigence d'adaptation à des milieux diversifiés et aux contraintes d'adoption des milieux sociaux utilisateurs. La stratégie de protection mobilise une ressource identifiée localement : un auxiliaire de la famille des phytoseiidés, prédateur des acariens ravageurs. Ce choix d'une espèce peu référencée résout le problème phytosanitaire qui a justifié le changement de système de protection, mais avec des contraintes de surveillance liées à son intervention tardive sur le ravageur. La réduction de celles-ci est l'objet d'une étude de l'impact des itinéraires techniques recommandés, sur la dynamique du milieu verger. L'espèce choisie pourrait avoir une intervention préventive en associant d'autres choix de gestion aux ajustements de produits. L'objectif de diffusion de masse apparaît contradictoire avec une présentation de la complexité. Il conduit à établir un consensus entre les acteurs du réseau adaptateur, sur une stratégie unitaire permettant de rassembler les stratégies commerciales dans la filière. L'autonomie des producteurs est limitée par une estimation des contraintes sous un seul point de vue, fondé sur la valorisation du produit. L'analyse de la diversité des pratiques et des attentes des agriculteurs, explique qu'un même mode d'évaluation entre ressources et contraintes ne répond pas à la diversité des modalités d'appropriation et des représentations du métier, et qu'il conduit à une sous valorisation de la dynamique des milieux. Cette interprétation de la difficulté d'articulation entre logiques des filières, et logique transversale de l'adaptation, est confirmée par une analyse d'expériences dans d'autres domaines. La prise d'autonomie des agriculteurs est un des éléments moteurs du changement, et celle-ci passe par leur participation à l'évaluation des leviers mobilisables dans les choix de gestion, qui ne se pose pas dans les mêmes termes pour tous. Ceci permet d'ouvrir le champ de l'adaptation et de mieux couvrir celui d'une démarche de précaution.