La naissance des prêtres-marins : (1938-1955) : juxtaposition progressive de modèles missionnaires de l'Eglise catholique dans le monde maritime en France au XXe siècle
Auteur / Autrice : | Alain Le Doaré |
Direction : | Claude Geslin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Résumé
A partir des années trente, l'action catholique envisage la formation et l'envoi de missionnaires laïcs pour l'évangélisation du milieu maritime. Ces ''hommes nouveaux'', ces ''indigènes'' laïcs, ces marins, ces militants d'action catholique mandates, a la responsabilité apostolique reconnue par la hiérarchie de l'église, sont les apôtres de leur milieu charges de ''conquérir'' leurs frères. Ils sont chargés, particulièrement grâce au soutien des organisations de l'action catholique et d'un groupuscule de prêtres, de bâtir un monde maritime nouveau, une chrétienté maritime profane. 1945 voit la fondation de la mission de la mer créé à la ressemblance d'un institut missionnaire. C'est une quasi-congrégation religieuse, chargée a nouveau de recruter et de former des missionnaires, des prêtres, pour l'évangélisation du monde maritime. Des prêtres, formes au séminaire de la mission de France crée en 1941, vont tenter de devenir marins et ''descendre'' le long d'une ''échelle d'incarnation''. Plus ils ''descendent'' pour devenir prêtres et marins, plus ils s'éloignent du traditionnel modèle du prêtre de l'église catholique romaine. Leur ''expérience'', qui provoque des remous dans le monde maritime et dans l'église est en sursis jusqu'a ce que la hiérarchie catholique demande l'arrêt définitif de ces prêtres au travail qui remettent en cause le ''catholicisme intransigeant'' (Emile Poulat) et le modèle traditionnel du prêtre. Le double mouvement entre cette ''montée'' en responsabilité apostolique de laïcs formes par l'action catholique, et cette ''descente'' de clercs inhérente à leur présence dans l'univers des marins, conduit à estomper, extérieurement, les différences traditionnellement admises entre prêtres et laïcs depuis plusieurs siècles. N'y a-t-il pas la une des raisons essentielles à la crise d'identité du prêtre de l'église catholique ?