L'univers fictionnel de Rosa Montero : histoire d'un cheminement
Auteur / Autrice : | Nadia Mékouar-Hertzberg |
Direction : | Christian Manso |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études ibériques |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Pau |
Résumé
La notion de cheminement est directement issue des affirmations de rosa montero a propos de sa production romanesque. Nous avons choisi de suivre ''pas a pas'' cet itineraire en le bornant par quatre etapes essentielles: cronica del desamor (1979), la funcion delta (1981), temblor (1990), bellay oscura (1993). Certes, le cheminement qui se dessine de la sorte a deja ete precise. L'auteur a elle-meme affirme sa volonte de faire evoluer les ''materiaux'' de son univers fictionnel, puisant ainsi de plus en plus ostensiblement dans ''l'imaginaire''. Cependant, nous avons pris le parti de reconstituer patiemment cet itineraire a partir des textes eux-memes, a partir du ''meme'' des textes. Au cours de ce travail de ''fouille'', les textes sont peu a peu apparus comme des univers fictionnels fonctionnantde maniere autonome. Parallelement, ce qui s'etait impose sous l'apparence d'une progression, voire d'une rupture, entre ''realisme'' et ''imaginaire'', s'est transmue en une alchimie de plus en plus delicate entre les deux dimensions. Ces quatre romans constituent donc un ''corps'' complexe mais parfaitement unifie. Cependant, un tel parcours pouvait s'averer incomplet et falsifie. Comment ''s'enfermer'' en des romans qui, de par la volonte de leur auteur, sont ''ouverts'', traverses par des affects provenant directement de l'histoire ? loin de nier cette intersection avec l'histoire, nous l'avons tout simplement ''deplacee'', la situant non pas en amont du cheminement creatif, mais en aval. S'est alors impose un cheminement different. ''diction du monde'' et ''diction du moi'' sont apparues comme deux ''attitudes narratives'' fondamentales, mettant en valeur une veritable synergie entre feminite et acte narratif. L'univers fictionnel de rosa montero apparait ainsi comme habite par la presence de l'ecrivain, une presence liberee de toute implication biographique et se manifestant seulement par la question perpetuellement posee de l'ecriture.