Les theories hellenistiques de la douleur et leur reinterpretation par ciceron
Auteur / Autrice : | François Prost |
Direction : | Carlos Lévy |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latines |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La question de la douleur, aussi bien physique que morale, est essentielle dans les philosophies hellenistiques, etant donne la place que celles-ci accordent a la recherche du bonheur individuel. Les theories hellenistiques de la douleur sont examinees dans la perspective de leur reception et de leur reinterpretation par ciceron, dont l'oeuvre constitue une source essentielle pour la connaissance de ces philosophies, manifeste un effort pour en adapter le discours a un nouveau contexte culturel, et enfin developpe une reflexion originale. L'etude aborde successivement : le cynisme et la philosophie de pyrrhon ; l'epicurisme ; le stoicisme ; les philosophies academiciennes (nouvelle academie, ancienne academie d'antiochus d'ascalon, philosophie ciceronienne). Elle montre quelles reponses les ecoles ont opposees au probleme de la douleur, en vue de garantir le bonheur du sage ; elle examine egalement le role que joue le theme de la douleur dans les polemiques philosophiques. D'un point de vue historique, les philosophies nouvelles qui se developpent a l'epoque hellenistique se caracterisent par une volonte commune de penser la douleur en depassant le dualisme de l'ame et du corps qui domine la reflexion anterieure, notamment chez socrate. Il appartient ensuite a chacune d'adapter sa reponse a la conception qu'elle propose de la nature du moi. Face a ces nouvelles orientations, les traditions academiciennes s'en tiennent au dualisme dont elles opposent le principe aux philosophies rivales. D'autre part, elles ont egalement en commun de defendre, contre les naturalismes epicurien et stoicien notamment, l'idee d'une transcendance necessaire a la definition des valeurs morales. Enfin, le point de vue ciceronien est traite de deux manieres complementaires : d'une part, sont etudiees les critiques que ciceron adresse aux philosophies qu'il evoque, d'autre part, est proposee une analyse de sa position propre. Celle-ci est dominee par l'exigence d'une necessaire adaptation de la theorie aux realites de l'experience et associe le sens de la transcendance, herite de platon, a la mise en doute des conceptions hellenistiques du moi jugees reductrices, au profit d'une conception plus complexe marquee par le contexte romain de la reflexion.