Rôle de l'immunogénécité des hépatocytes et des cellules endothéliales hépatiques dans la tolérance des greffes de foie
Auteur / Autrice : | Catherine Arvieux |
Direction : | Yvon Calmus |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences chirurgicales |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Franco |
Examinateurs / Examinatrices : Yvon Calmus, Dominique Franco, Antoine Toubert, David Adams, Christian Létoublon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Antoine Toubert |
Mots clés
Résumé
Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la relative tolérance dont bénéficie - le greffon hépatique. Dans le travail présenté, nous avons exploré l'immunogénicité des hépatocytes et des cellules endothéliales hépatiques et l'alloréactivité des lymphocytes T intrahépatiques lors du rejet aigu de la greffe de foie. L'étude de l'expression des molécules du CMH par les hépatocytes de rats a montré que la cholestase entraînait une forte expression de molécules de classe I du CMH sans expression de molécules de classe II. Le rôle suppresseur de ces hépatocytes a été étudié, sur un modèle de greffon cardiaque hétérotopique. Le rejet était significativement retardé après l'injection intraveineuse d'hépatocytes allogéniques provenant de rats en cholestase. Ces résultats confirment la faible immunogénicité des hépatocytes in vivo et suggèrent qu'ils pourraient avoir un effet tolérogène lorsque qu'ils expriment les molécules de classe I du CMH. Les travaux effectués sur des cellules endothéliales hépatiques humaines en culture ont montré qu'en cytométrie de flux les cellules au repos exprimaient les molécules de classe I du CMH, de LFA-3 et d'ICAM-1. En culture avec TNFa et IFNy, elles exprimaient VCAM-1 et les molécules de classe II du CMH sans expression détectable de molécules de co-stimulation. La culture mixte avec les lymphocytes T allogéniqucs CD4+ et CDS+ induisait une activation lymphocytaire modeste et une expression de VCAM-1 par les cellules endothéliales. Ce modèle suggère une spécificité des cellules endothéliales hépatiques qui, en culture avec des lymphocytes T allogéniques, sont activées sans toutefois induire de réponse allogénique complète. L'étude portant sur les populations de lymphocytes T allogéniques du receveur présentes dans le foie au moment du rejet a été réalisée chez le transplanté hépatique. En culture mixte, les lymphocytes B transformés et viables du donneur étaient capables d'induire une prolifération des lymphocytes T du receveur, contrairement aux mêmes cellules tuées qui n'induisaient pas de prolifération même en présence de cellules présentatrices potentielles. Dans ce modèle, les lymphocytes T allogéniques ne semblent pas suivre la règle de restriction au CMH du soi dans la reconnaissance de l'antigène. L'ensemble de ces résultats soulignent le rôle important des interactions des lymphocytes T intrahépatiques avec les cellules du greffon dans le rejet d'allogreffe de foie.