Thèse soutenue

GnRH et récepteur du GnRH dans les gonades du rat : expression et régulation de leurs ARN messagers chez le fœtus et chez le mâle adulte

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Auteur / Autrice : Marie-Claire Botte
Direction : Marie-Laure Kottler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Endocrinologie et interactons cellulaires
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 11
Jury : Président / Présidente : Micheline Misrahi
Examinateurs / Examinatrices : Micheline Misrahi, Serge Carreau, René Habert, Bernard Vigier
Rapporteurs / Rapporteuses : Serge Carreau, René Habert

Résumé

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Le GnRH est un décapeptide hypothalamique induisant la sécrétion de LH et de FSH, via des récepteurs membranaires spécifiques (R-GnRH) des cellules gonadotropes de l'antéhypophyse. Ces gonadotropines stimulent la gamétogenèse, et les fonctions endocrines des gonades. Un faisceau d'arguments suggère que les agonistes du GnRH pourraient exercer une action directe sur les gonades, via des récepteurs spécifiques, et notamment affecter la stéroïdogenèse. Des sites de liaison du GnRH ont été détectés dans 1'ovaire comme dans le testicule du rat, et au laboratoire nous y avons démontré la présence d'ARNm identiques à ceux codant pour le R-GnRH hypophysaire. De plus, au cours de ce travail, nous avons décrit la présence, dans le testicule de rat, d'ARNm dont la séquence prédit qu'un des GnRH-like décrit dans des travaux antérieurs, serait le GnRH authentique. Ainsi, le système GnRHIR-GnRH serait présent dans les gonades. Ceci soulève la possibilité d'un rôle local du peptide, qui reste pour l'instant inconnu. Par hybridation in situ, nous avons observé que les ARNm du GnRH pourraient être exprimés dans les cellules de sertoli, et ceux du R-GnRH dans les cellules de Leydig, en accord avec la détection du GnRH-like et des sites de liaison dans ces mêmes cellules. Ces données confortent la notion d'un mécanisme d'action de type paracrine dans le testicule. P. Jin d'évaluer la possibilité d'une telle action, nous avons étudié la régulation de l'expression des ARNm du GnRH et du R-GnRH dans le testicule du rat, d'une part au cours de l'ontogenèse, d'autre part chez l'adulte. En effet, il a été montré que dès 17,5-18,5 jours embryonnaires (E), 1'administration d'agoniste du GnRH réprime la stéroïdogenèse fœtale. Nous avons trouvé, en utilisant les techniques de RT-PCR et de dot-blot, que les ARNm du GnRH et du R-GnRH sont présents dès E14,5 dans le testicule, et à respectivement E18,5 et E15,5 dans l'ovaire, avant que les fonctions gonadiques ne soient sous le contrôle des gonadotropines. De plus, les niveaux des deux ARNm augmentent fortement entre E19,5 et E21,5 dans les deux sexes, alors que pendant cette période la production de testostérone diminue. Connaissant l'effet inhibiteur des agonistes du GnRH sur la stéroïdogenèse, il est possible que cette augmentation soit impliquée dans la diminution de la production de testostérone. Chez le rat adulte, l'expression des ARNm du R-GnRH étudiée par la technique de dot blot, est régulée de façon différente dans le testicule et dans l'hypophyse. En effet, alors que dans 1'hypophyse elle est essentiellement modulée par les stéroïdes et le GnRH hypothalamique, dans le testicule elle est réprimée par la LH. De façon différente, 1'expression des ARNm du GnRH serait plutôt régulée par un facteur paracrine. L'ensemble de nos résultats montre la présence d'un système GnRHIR-GnRH dans les gonades du rat, régulé de façon spécifique, qui serait mis en place dès la vie fœtale. Dans le testicule le GnRH jouerait un rôle dans le contrôle paracrine de la production des stéroïdes, soit direct sur les enzymes de la stéroïdogenèse, soit en modulant l'action de la LH sur la cellule de Leydig.