Utilisation d'adénovirus recombinants pour le ciblage de l'expression de gènes thérapeutiques : application dans le domaine de la cardiologie et de la cancérologie
Auteur / Autrice : | Frank Griscelli |
Direction : | Michel Perricaudet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Bases fondamentales de l'oncogenèse |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 11 |
Jury : | Président / Présidente : Thomas Tursz |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Perricaudet, Thomas Tursz, Gilbert Lenoir, Philippe Gabriel Steg, Michel Perricaudet, Claudine Soria, Patrice Yeh |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La multiplication des protocoles cliniques laisse espérer que la thérapie génique fera partie dans l'avenir de l'arsenal thérapeutique pour le traitement des maladies acquises comme les cancers, même si un long chemin reste à parcourir pour mettre au point des vecteurs totalement sûrs et efficaces. Les adénovirus recombinants sont actuellement les vecteurs de choix très utilisés pour cette approche, car ils sont capables de délivrer l'information génétique dans un grand nombre de tissus. Afin d'éviter l'expression ubiquitaire du transgène dans tous ces tissus, nous montrons qu'il est possible de cibler l'expression du transgène à l'aide d'adénovirus recombinants, dans un seul type cellulaire, ce qui permettra d'utiliser ces vecteurs avec une plus grande sécurité. Nous montrons que l'utilisation de promoteurs spécifiques de tissus est une des approches possibles pour cibler l'expression d'un transgène. Nous avons pris l'exemple du promoteur de l'isoforme 2v de la chaîne légère de la myosine pour valider cette approche. Deux adénovirus recombinants ont été construits contenant le gène de la B-galactosidase mis sous contrôle de la version longue (2100 bp) ou courte (250 bp) du promoteur cardiaque. Nous montrons que ces deux promoteurs conservent leur spécificité d'origine in vivo après injection intracardiaque du virus et in ovo après injection systémique du virus dans des embryons de poulets, mais que leurs activités restent faibles par rapport à celles observées avec les promoteurs viraux. Cette voie semble être néanmoins intéressante pour le ciblage de l'expression de gènes. Notre position au sein du centre anticancéreux de Villejuif nous a fait nous intéresser au développement de la thérapie génique anti-angiogénique dans la lutte anticancéreuse. C'est une voie prometteuse car elle vise à inhiber le développement et la dissémination tumorale. De plus cette thérapeutique est adaptée à tous les cancers pour transformer une tumeur active, maligne en tumeur ''dormante'' et bénigne. Nous avons construit deux adénovirus recombinants qui codent pour l'angiostatine humaine, un fragment amineterminal du plasminogène (résidu 1-333) ou pour l'ATF murin, un fragment amine-terminal de l'urokinase (résidu 1-135), qui ont in vivo et in vitro respectivement la propriété d'inhiber la prolifération de cellules endothéliales activées et les cellules endothéliales ayant acquis un phénotype migratoire. Nous montrons que le transfert du gène de l'angiostatine et de l'ATF dans plusieurs modèles de xénogreffes murins entraîne un arrêt significatif de la croissance tumorale qui est corrélé avec une importante inhibition de la vascularisation péri-tumorale et intra tumorale. Nous montrons également que le transfert du gène de l'ATF murin permet d'inhiber in vitro la migration des cellules tumorales et in vivo la formation de métastases dans deux modèles expérimentaux murins, un carcinome pulmonaire et un carcinome du côlon. Avec cette thérapie, seules lès cellules endothéliales angiogéniques sont affectées, alors que les cellules endothéliales vasculaires ne le sont pas, ce qui laisse présager de l'absence de toxicité vasculaire de cette approche.