Les biens de ce monde : les finances de l'église catholique dans l'archidiocèse de Paris (1802-1905)
Auteur / Autrice : | Jean-Pierre Moisset |
Direction : | Philippe Levillain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La loi du 18 germinal an x qui regle les rapports entre les eglises et l'etat au xixe siecle prevoit un financement public des cultes reconnus. Ainsi, l'eglise catholique a-t-elle acquis la reputation d'avoir ete tributaire des deniers publics a cette epoque : c'est le bien fonde de cette reputation que nous avons verifie dans le cadre restreint de l'archidiocese de paris. Pour cela, deux sortes de comptes ont ete analyses : ceux qui temoignent du financement public a ses differents echelons, et ceux qui devoilent le financement du culte catholique par ses fideles. Les archives publiques ont livre les comptes de l'etat, du departement de la seine et de la ville de paris (la comptabilite des communes de banlieue a ete ecartee). Leur examen concomitant, par types de poste budgetaire, permetd'etablir une chronologie du financement public qui ne laisse pas dans l'ombre le financement local, longtemps majoritaire a paris. Cette chronologie montre une alternance de phases de flux et de reflux dictee par les changements de regime politique ainsi que par les exigences de l'organisation du culte. Quant au poste le plus lourd pour les finances publiques, il s'agit des edifices paroissiaux. Les archives de l'archeveche de paris ont permis l'etude des comptes de la caisse diocesaine et de treize fabriques paroissiales parisiennes. A l'echelon paroissial, ce sont les divers produits lies aux funerailles qui forment la principale recette des fabriques (35 %), devant le produit de la location des chaises (21 %) ; a l'echelon diocesain, la premiere source de recettes est constituee par les offrandes des fideles (35 %). Les deux postes de depenses les plus importants sont les frais de personnel, tant pour les fabriques (58 %) que pour la caisse diocesaine (40 %). D'un point de vue chronologique, une longue croissance seculaire qui s'essouffle a la fin du siecle caracterise le financement prive, et non pas une alternance de flux et de reflux. Au total, si le financement public compte pour 58 % du financement des activites diocesaines proprement dites, sa part est tres inferieure a la moitie pour le financement du culte paroissial. Or, ce dernier constitue le principal poste de depenses pour l'ensemble des acteurs du financement public du culte. Le culte catholique est donc principalement finance par les fideles dans le diocese de paris.