Genèse d'une morale matérialiste : les passions et le contröle de soi chez Diderot
Auteur / Autrice : | Hisashi Ida |
Direction : | Béatrice Didier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Mots clés
Résumé
La pensee de diderot, qui recommande, dans son premier moment, une liberation des passions aboutissant a une poetique de l'enthousiasme, fait ensuite une place au souci de la maitrise des passions, sur le plan esthetique comme sur le plan moral c'est ainsi que diderot disqualifie la sensibilite comme une faiblesse des organes corporels. Cette primaute du principe du sang-froid n'exclut pourtant pas le role benefique des passions et de la sensibilite. La critique de diderot vise plutot la sensibilite physique, dont la force primitive perturbe le controle de soi, et qui, erigee par les philosophes materialistes contemporains en principe unique de la vie, risque d'eclipser l'importance du motif sentimental dans les actions humaines. La notion de la sensibilite morale joue un role central dansla theorie esthetique et dans la theorie morale de diderot. De meme que l'efficacite morale du theatre et des autres arts decoule de l'identification des spectateurs, produite par leur sensibilite morale, la notion empirique de modificabilite, qui presuppose l'exercice de la sensibilite morale, donne au determinisme implacable de diderot les moyens de se corriger lui-meme. La pensee morale de diderot se trouve au confluent de la tradition shaftesburienne de l'ecole du sens moral, qui fonde la morale sur la sociabilite naturelle, et de la tradition hobbesienne, qui explique toutes les distinctions morales par le calcul rationnel de l'interet. La contribution de la theorie des sentiments moraux. Par l'intermediaire de hume, a la conceptualisation de la sociabilite naturelle dans la pensee morale de diderot, contrebalance la theorie politique hobbesienne, qui postule l'artificialite de la loi et de la morale.