Caracterisation des immunoglobulines naturelles de la souris : diversite fonctionnelle et variabilite individuelle du repertoire d'immunoreactivite
Auteur / Autrice : | CAROLINE BRISSAC |
Direction : | John Stewart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences biologiques fondamentales et appliquées. Sciences médicales |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Les anticorps dits naturels, c'est-a-dire produits par le systeme immunitaire des mammiferes en l'absence de toute immunisation, en constituent un compartiment encore mal connu. Si l'on sait a quels isotypes ils appartiennent, qu'ils sont multireactifs, et qu'ils peuvent interagir au travers de leurs regions variables, la diversite de leurs capacites d'immunoreactivite, ainsi que leur mode de selection, demeurent en revanche largement inconnus. Parce que les anticorps naturels pourraient receler la reponse a la question, pour l'heure irresolue, de la distinction entre soi et non soi, nous avons voulu contribuer a une plus ample caracterisation des anticorps seriques dits naturels de classe m chez la souris. Pour cela nous avons tire parti d'une technique d'immunoblot quantitative permettant de reveler l'immunoreactivite de collections d'anticorps envers un large eventail d'antigenes. Nous nous sommes places dans l'hypothese, communement admise, que les specificites d'immunoreactivite des anticorps secretes, et detectes dans le serum des animaux, sont issues des specificites disponibles au sein des cellules b matures non secretrices reparties dans les organes lymphoides peripheriques. Sur cette base, nous avons donc compare les anticorps seriques a des echantillons aleatoires des specificites des cellules non secretrices. La mise en parallele constante des donnees experimentales et d'approches modelisatrices nous a permis d'une part d'evaluer la diversite fonctionnelle du repertoire d'immunoreactivite des igm naturelles de la souris, et d'autre part de quantifier la variabilite interindividuelle de ce repertoire. Nous avons ainsi montre que les igm naturelles ont un repertoire fonctionnel d'immunoreactivite comparable a celui de 20 000 clones issus des cellules b non activees de la rate. Et qu'en outre la variabilite interindividuelle de ce repertoire est egale a celle d'echantillons aleatoires de ce meme nombre de clones. Ceci suggere que les regions variables constituant le repertoire des igm naturelles seriques forment un echantillon representatif des specificites d'immunoreactivite disponibles au sein des cellules non secretrices de la rate. L'ensemble de nos resultats est discute dans le contexte contradictoire des etudes publiees sur le meme sujet.