Thèse soutenue

Etudes sur la question de l'unite en physique fondement, histoire, perspectives de la demarche unificatrice

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Auteur / Autrice : Étienne Klein
Direction : Dominique Lecourt
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Resume : l'idee que la diversite du reel puisse etre expliquee par une unite sous-jacente est sans doute aussi ancienne que la pensee elle-meme. Les grandes mythologies le racontent/ les premiers philosophes l'affirment, et de ce pari metaphysique la physique moderne a fait la verite de sa demarche : identifier les objets vraiment elementaires, isoler les lois fondamentales, chercher a les unifier, fournir de l'ensemble la description la plus globale qui puisse etre. La puissance de plus en plus affirmee des theories physiques modernes, leur caractere englobant comme leur visee radicalement unitaire, la compacite de plus en plus grande du langage mathematique incitent toutefois a reinterroger cette demarche unitaire, a cerner ses limites et a envisager ses perspectives. Remontant a ses origines, examinant ses succes comme ses echecs, nous avons tente d'analyser sa place dans la physique d'aujourd'hui. Des apres la naissance de la mecanique newtonienne, la physique s'est vue promise a une unite de droit sous le signe de la theorisation mathematique. Nous nous sommes donc interroges sur les causes de l'efficacite des mathematiques en physique, dont le constat inspire toujours une sorte d'etonnement. Nous avons ensuite dresse un bilan du programme reductionniste et montre que, s'il connait un succes notable dans sa phase de descente analytique, il reste tres modeste dans sa phase de remontee synthetique. Il est donc valide en principe, certes, mais ne peut etre considere comme mene a bien en fait. Ayant remporte de remarquables succes, la physique contemporaine nous semble endefinitive exposee aux risques qui accompagnent souvent les victoires : prompte a annoncer son prochain achevement, elle s'inspire d'une pensee satisfaite : celle, toujours benefique, qui l'invite a d'audacieuses hypotheses ; ou bien celle, plutot perverse, qui la conforte dans l'arrogante certitude de toucher la fin. Or, loin d'etre un resultat, l'unification de la physique est un processus qui n'a jamais fini de se deployer. Il faut certes qu'il y ait de l'un pour que la physique soit possible, mais cet un demeure un horizon vers lequel on est toujours en marche.