Les enfants des rues de rio de janeiro et les organisations non-gouvernementales (ong) - question sociale et questions de socialisation - facteurs macro, meso et microscopiques -
Auteur / Autrice : | DELPHINE DOUYERE |
Direction : | Sonia Dayan-Herzbrun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études latino-américaines |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Malgre la nouveaute associee a la ''categorie sociale'' des enfants des rues du bresil en general et de rio de janeiro en particulier, il s'avere que des l'empire, il existait une certaine reconnaissance du phenomene. La construction sociale du probleme revele que depuis la fin du xixeme siecle (abolition de l'esclavage) et le debut du xxeme le probleme social que represente les enfants ''abandonnes'', ''vicies'', ''marginaux'': les mineurs, justifie l'intervention de l'etat sur les classes pauvres bresiliennes. La judicialisation du probleme et les mesures definies pour y remedier resulterent en la marginalisation des enfants pauvres, non-blancs en general. Le phenomene des enfants des rues devient tres mediatise durant les annees 80 et sert de fer de lance pour le mouvement social en faveur de la jeunesse qui parvient a imposer un changement juridique important. La nouvelle constitution (1988) garantie les droits des mineurs definis dans le statut de l'enfant et de l'adolescent (eca-1990). Les annees 90 et le massacre de la candelaria, en particulier, symbolisent l'echec du mouvement social et des ong a apporter le changement social escompte. L'heterogeneite psicosociale des enfants desrues, la complexite du phenomene et le contexte socio-polilique bresilien ont engendre un changement important de l'activite des ong. Celles-ci ne repondent plus qu'a une certaine categorie de jeunes, c'est-a-dire ceux ayant deja rejete la rue comme sous-monde, valorisant la famille des classes moyennes et envisageant le travail comme solution de reinsertion au tissu social. La restitution de la vision des jeunes se trouvant dans les ong nous permet de verifier que l'experience sociale de ceux-ci revele la logique d'integration du projet et qu'on ne socialise pas les gens malgre eux. Ces jeunes sont bien des acteurs sociaux. Une socialisation primaire ''ratee'' et une secondaire ''peu amorcee'' souvent ne leur permet pas d'ajuster les contours necessaires a la construction de la realite (objective et subjective) et donc de leur identite sociale. Ainsi, ils semblent confines dans des types de destins sociaux ou individuels auxquels ils devront s'adapter. Cette these nous permet de montrer que la democratie organise une coherence sociale et apparait comme une des conditions de la maitrise des experiences individuelles.