Figures de la Palestine dans l'œuvre de Jean Genet : Un captif amoureux et autres textes
Auteur / Autrice : | Basma El Omari |
Direction : | Jean-Michel Maulpoix |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature françaises |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Résumé
Dans L'ennemi déclaré (recueil d'articles) et Un captif amoureux, Jean Genet témoigne de plusieurs événements qui ont eu lieu entre 1968 et 1982. Ces œuvres sont le plus souvent abordées selon une perspective qui étudie l'inscription du politique par le poétique. Notre thèse porte, principalement, sur l'inscription de l'histoire palestinienne, dans l'écriture de Genet, au-delà d'un simple événement politique. Notre approche s'appuie sur la recherche de la pièce énigmatique qui fait le fondement de l'histoire ainsi que du récit. Comment Genet, cet écrivain qui récuse toute appartenance, tout attachement a la terre tisse-t-il un récit dont le noyau principal est l'essence de la terre ? Comment le vocabulaire de l'anarchiste, du vagabond s'effondre-t-il pour composer le chant de la terre : celle de l'amour et de la mort ? Ce sont les questions principales qui nous guident dans notre recherche des ''figures de la Palestine''. Figures de rhétorique ou figures comme formes, dessins, lignes, contours d'un corps ou d'un visage : ce sont les figures de l'invisible terre, laquelle, sur la carte géographique, ne figure plus. La Palestine dans la dernière écriture de Genet n'est pas un espace physique réel qui a son histoire et sa géographie, mais une terre disparue, effacée quand bien même elle se lit entre les lettres du nom que porte tout un peuple : les palestiniens. Et puisque Genet - pendant son séjour au Moyen-Orient - a connu le peuple plutôt que la terre, dans son écriture il déchiffrera ces lettres et découvrira le nom. Cette question de la terre ouvre plusieurs perspectives pour la lecture des œuvres de Genet : le rapport entre la terre et le poème, l'art et la vie, l'histoire et le récit, le poétique de la révolution et le poétique de l'écriture. Et cela mène a la problématique essentielle : dans quelle mesure l'œuvre d'art se compose-t-elle de ce qui la précède (événement historique ou autre) ? Tout en suivant le mouvement du sens dans l'écriture, nous examinerons le mouvement du ''devenir'' de la terre dans la dernière œuvre de Genet. Partant d'une observation d'un conflit politique et historique autour d'une terre appelée aussi ''mythique'', l'écrivain tisse une autre terre qui n'appartient qu'au poétique. Mais quel poétique ? Celui de l'écriture ou celui du réel ?