Le traite N° 8 au Canada, bénéficiaires et exclus
Auteur / Autrice : | Marine Le Puloch |
Direction : | Élise Marienstras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études nord-américaines |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Résumé
Le traite N°8 est l'un des onze traites dits + numérotes ; signes par le gouvernement canadien et les autochtones de l'ouest et du nord-ouest canadien entre 1871 et 1921. Le traite N°8 a été signé en 1899 et en 1900 avec les autochtones du nord du Saskatchewan et de l'Alberta, du sud des territoires du nord-ouest et du nord-est de la Colombie-Britannique. Dans une première partie, nous examinons le canada colonial et fédéral, l'historique de la colonisation française et britannique et l'émergence en 1867 d'un nouvel état canadien. La seconde partie est consacrée a la colonisation proprement canadienne de l'ouest et du nord-ouest, les difficultés politiques et sociales dans lesquelles s'inscrit l'histoire des traites numérotes, les négociations et le contenu de ces traites et les pressions qu'ont subies les indiens signataires. Une étude approfondie du traite N°8 montre que ces derniers, conscients qu'ils ne pouvaient pas empêcher les colons de venir s'installer sur leurs terres, signèrent le traite afin de protéger leurs intérêts tout en restant maitres de leur avenir. Le gouvernement fédéral, en revanche, estimait que les traites accordaient aux indiens des privilèges qui reposaient sur le bon plaisir de la couronne. Les traites devaient permettre au gouvernement d'éteindre définitivement les droits des autochtones sur leurs terres pour faciliter la colonisation et le développement économique. Dans une troisième partie, nous examinons les nouveaux enjeux de la politique indienne dans le contexte de la lutte des autochtones pour la reconnaissance de leurs droits territoriaux. Nous présentons les aspects juridiques et politiques des revendications autochtones, qui reposent sur les traites d'autrefois et sur des droits inhérents, et examinerons le processus des négociations actuelles. La quatrième partie de cette thèse, qui s'achève en 1992, est consacrée aux revendications territoriales de la nation cri du Lac Lubicon, autochtones du nord de l'Alberta qui furent oublies par les commissaires gouvernementaux charges des négociations et de la signature du traite N°8. Cette partie est une étude de cas, qui non seulement illustre les analyses des parties précédentes, mais permet de voir l'aboutissement final d'une politique qui a commence au tournant du siècle avec le traite N°8.