Thèse soutenue

Représentation de soi, origine sociale et culturelle, milieu familial et adaptation scolaire : une étude comparative chez des enfants de 9 à 12 ans

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Auteur / Autrice : Jean-Pierre Becvort
Direction : Fayda Winnykamen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 5

Résumé

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La présente recherche étudie la représentation de soi chez les enfants de 9 à 12 ans en relation avec la catégorie socioprofessionnelle, l'origine culturelle maghrébine ou française, l'adaptation scolaire, le sexe et la séparation des parents. Les hypothèses proviennent de nombreux domaines : psychologie sociale, différentielle et du développement mais aussi du rôle de l'estime de soi dans les psychothérapies cognitives de la dépression ainsi que de travaux de sociologie sur le suicide. Les représentations de soi sont considérées comme des représentations sociales, au carrefour du social et du psychologique. La procédure a consisté en la passation de 688 questionnaires, essentiellement des autoévaluations. Concernant les catégories sociales et culturelles, il a été trouvé que l'estime de soi reproduit la hiérarchie sociale, à l'exception des enfants d'ouvriers d'origine maghrébine qui ont une estime de soi supérieure à tous les autres. L'anxiété autoévaluée est supérieure à la moyenne chez les enfants d'ouvriers en général, tout particulièrement chez les maghrébins en habitat séparé. Le niveau scolaire influe sur l'estime de soi pour certaines catégories sociales et culturelles seulement: il est par exemple déterminant chez les enfants d'ouvriers français mais sans aucun effet chez les enfants de cadres. Concernant la séparation des parents, l'estime de soi est plus basse chez les enfants dont les parents sont séparés, garçons et filles, mais les garçons réagissent surtout par la perturbation du comportement et de l'adaptation scolaire alors que les filles manifestent une anxiété déclarée plus importante. D'une façon générale, les garçons déclarent un niveau d'anxiété beaucoup plus bas que les filles. On a pu développer à ce sujet la notion d'alexithymie masculine et l'étendre aux adultes. L'estime de soi chez l'enfant est finalement considérée comme une mesure de l'intégration familiale, idée qui est empruntée à la théorie durkheimienne du suicide.