L'individu empêché : recherches sur les fondements et les limites de la représentation de l'individuel dans le premier dix-huitième siècle
Auteur / Autrice : | Jean-François Lecoq |
Direction : | Jean Dagen |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
On constate dans l'historiographie, en particulier celle du XIXème siècle et du début du XXème, tant philosophique que littéraire, une grande incertitude concernant le statut accordé, en France, à la représentation de l'individuel dans le premier XVIIIème siècle. Dans cette thèse, le système classique des belles lettres est analysé comme un obstacle ; on suppose cependant entendu que certains écrivains ont cherché, après 1700, à le contourner, et qu'ils ont redéfini - dans un esprit qui retrouve certains traits de l'inspiration de la renaissance italienne- les droits de l'imagination créatrice. On s'interroge sur ce qui a pu fonder cet effort tout en lui imposant des limites. L'enquête porte sur le traitement du problème de l'individuation dans les grands systèmes philosophiques, de Platon à Leibniz, et sur les données religieuses qui, au IVème et au XIIème siècles, ont conduit à fixer l'accès à l'intériorité comme un impératif, tout en en circonscrivant les bornes. On mesure, au miroir que lui tend la littérature française, les tensions internes à la pensée de Locke, à qui l'on attribue souvent l'invention de la conscience moderne, et on fait l'hypothèse que le processus de subjectivation, visible, par exemple, dans les œuvres de Marivaux, de Prévost et de Voltaire, peut être tout aussi bien conçu comme la résultante d'une laïcisation des courants spirituels augustiniens et quiétistes, qui font l'objet des débats majeurs de la fin du XVIIème siècle.