Thèse soutenue

Humana sapientia. Descartes et la question de l'essence de la vérité

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Auteur / Autrice : Gilles Olivo
Direction : Jean-Luc Marion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail sur descartes prend pour objet ce qui, des regulae aux passions de l'ame, est nomme la "sagesse humaine". Il montre que cette unite thematique est sous-tendue par celle d'un unique probleme : la determination de ce qui est requis pour concevoir l'essence de la verite comme certitude. On etablit d'abord que la verite comme certitude suppose la distinction de la passivite apprehensive del'entendement et de l'assentiment actif de la volonte, ce qu'elabore la theorie du jugement vrai (med. Iv). Cette theorie n'est possible que lorsque descartes realise l'ecart qui s'instaure entre l'operation qui elabore l'objectivite de ses objets (entendement) et celle qui s'assure de l'objectivite ainsi constituee (volonte), ecart que les regulae ne construisaient pas dans la theorie des naturessimples. La creation des verites etemelles et la demonstration de la regula generalis en sont la traduction parce qu'elles permettent la theorie de l'idee comme idea rei, qui se substitue a celle des natures simples, une cogitatio etant dite vera en tant qu'idea. On peut de ce fait tirer les consequences des acquis conceptuels precedents en montrant ensuite que le projet des regulae de la mathesis universalis en tant que scientia (unite de la methode et du savoir qu'elle autorise) est assume par le dialogue inacheve sur la recherche de la verite qui en exhibe l'echec, ce qui permet d'en proposer une datation. Ainsi nait la possibilite d'une philosophie premiere, dont la tache est de fonder la pretension de la methode (theorie de l'evidence) a la verite (certitude), reelaborant le projet d'une dialectique qui etait deja celui des regulae. On justifie enfin par la que le dernier degre de la sagesse ait donne lieu a une morale de la passion, c'est-a-dire de la passivite constitutive de l'entendement que la volonte doit maitriser dans le libre usage qu'elle fait d'elle-meme. La sagesse humaine dessine ainsi la finitude de l'essence humaine qui est celle de la verite meme.