Thèse soutenue

L'accès à autrui d'après Martin Heidegger et Emmanuel Levinas : la question de l'intersubjectivité

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Auteur / Autrice : Daniel Mizonzo
Direction : Jean-Luc Marion
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Résumé

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La question d'accès à autrui recèle la doctrine de l'intersubjectivité qui tente de résoudre, non seulement l'aporie du solipsisme, mais également le « schibboleth (énigme) » d'autrui. M. Heidegger et E. Levinas, à la suite d’Edmund Husserl et autres, n'ont pas fait l'économie de ces questions dans leurs philosophies. M. Heidegger déploie la doctrine de l'intersubjectivité sous la figure du mitdaseinmiteinander (être-là avec – être avec autrui) ; mais c'est le dasein qui est le pôle d'intelligibilité de l'intersubjectivité dont la typologie est la symétrie-parallèle, E. Levinas prend le face-à-face et la socialité entre le moi-moi et autrui-tiers comme moment topologique des relations interhumaines ; mais tout est ordonné et coordonné par autrui-tiers, sous la typologie de l'asymétrie-dissymétrie. Nos deux philosophes oublient que l'intersubjectivité est originaire et que les relations intersubjectives sont réciproques ; car « au commencement est la relation ouprimum relationis », qui sauvegarde yhaecceitas (l'individualité) et donc l'attente et l'ipséité des protagonistes de l'intersubjectivité. L'intersubjectivité réciproque se donne aussi à lire, à entendre et à voir au moment topologique prepotent de l'amour comme relation interhumaine. Mais elle s'avère aussi présente et significative aux instances des '' regards amoureux, et de l'appel-réponse ''. Le paradoxe est que, l'absence, et l'absence totale qu'est la mort rompt certes les relations intersubjectives ontiques, mais c’est pour les donner ontologiquement, réduisant la « relation chrématistique ».