Thèse soutenue

Distance et dialectique dans l'oeuvre de Kierkegaard

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Auteur / Autrice : Alain Bellaiche-Zacharie
Direction : Jean-François Marquet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 4

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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La question ''est-il possible pour l'homme d'espérer un salut éternel ?'' détermine le cadre de la pensée kierkegaardienne. Cette question constitue à la fois un objet de recherche -le devenir chrétien- et une stratégie tant à l'égard de lui-même, qui demeure aux confins du religieux, n'a pas encore fait le saut décisif, qu'envers la chrétienté. Réduire la distance que l'individu en raison du péché entretient avec lui-même et avec dieu, est la préoccupation première du penseur chrétien, qui pour y parvenir doit se donner une méthode : la dialectique qualitative. Pour l'individu ainsi marque par la non-vérité, cette tension vers la vérité qu'organise la dialectique qualitative est la vérité elle-même : la distance est le criterium de la vérité. La vérité ne se laisse définir que par son mode d'acquisition : elle n'existe pas en-dehors de ce rapport subjectif à une vérité qui n'existe pas objectivement. Que la vérité soit rapport à la vérité semblerait distance aisée à franchir pour peu que l'on y réponde avec toute la passion propre à la subjectivité. Or le mouvement dialectique se brise, l'absolu se délie de moi, dès que je pose que ''la subjectivité est la non-vérité''. L'existence est le lieu de cette tension perpétuelle, entre le dialectique et le pathétique, entre la pensée et l'être : elle est ''intéressé'' tout autant qu'intéressée à elle-même. La dialectique qualitative se charge de mettre en relation avec l'absolu, mais l'existence l'en empêche. L'imitation du fils était censée permettre ce que la loi du père rendait impossible en raison de ses multiples exigences. La dialectique aura préservé l'individu des errements du temporel mais n'aura pas permis la répétition authentiquement fondatrice : elle reste suspendue à la grâce.