Le discours sur la musique dans la presse française : l'exemple des périodiques spécialisés en 1993
Auteur / Autrice : | Catherine Rudent |
Direction : | Danièle Pistone |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Musicologie |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans les magazines musicaux français des années quatre-vingt-dix, la musique apparait comme scindée en unités plus petites - le jazz, le rock, le rap, la techno : il ne s'y agit pas de la musique, mais ''des'' musiques, chacune dotée d'une certaine cohérence. Une analyse de contenu portant sur tous les magazines d'une année récente permet de saisir la teneur de ces subdivisions : elles n'y sont pas définies par leurs seules caractéristiques sonores, mais par d'autres, non sonores. Le rock y est ainsi donné tantôt comme musique de la provocation et de la rébellion, tantôt comme plaisant, rieur et désengagé ; la chanson comme une parole amicale et douce, à laquelle des instruments le plus divers possibles servent seulement d'écrin et d'escorte ; la musique savante comme une alliance paradoxale entre la logique la plus stricte et l'expression la plus véhémente ; le jazz y a le raffinement de l'arabesque et la profondeur du secret ; enfin la techno, festive et dansante y est également rêveuse et pacifique. En déconstruisant la façon dont la presse musicale, media petit mais plus influent qu'il ne semble, associé à chaque type de musique un ensemble de traits à la fois arbitraires et significatifs, on montre la nature réductrice de sa tâche. Mais en même temps on voit l'un des cheminements à travers lesquels, de nos jours, la musique est investie de sens.