La rue à Londres à l'époque victorienne et édouardienne (1837-1910)
Auteur / Autrice : | Didier Revest |
Direction : | André Guillaume |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglaises |
Date : | Soutenance en 2000 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Mots clés
Résumé
Au cours des années 1830-1840, il suffisait de se déplacer dans les rues de Londres pour se sentir à la fois saisi et écrasé. On trouvait en effet des milliers d'omnibus, charrettes, fiacres et fourgons, plus bruyants les uns que les autres ; mais aussi une foule bigarrée qui traversait la rue sans s'occuper de ces derniers, et tentait de se frayer au mieux un chemin sur des trottoirs bondes ; sans oublier une multitude de marchands ambulants (véritables mendiants pour certains d'entre eux) vendant tout type d'article, depuis des chaussons aux anguilles jusqu'à des exemplaires de la bible. Tout cela n'était cependant pas plus surprenant, ni à la vérité dérangeant, que la présence de prostituées de tous les âges, les épais brouillards, les silhouettes tristes des vagabonds et l'omniprésence de la boue. Si, à première vue, les rues se ressemblaient toutes, il existait en fait plusieurs types de rue à l'intérieur de la capitale elle-même. Chacun d'entre eux possédait ses particularités, qui participaient de formes anciennes d’« équilibre » culturel, social et économique. Bien des choses opposaient par exemple les rues détournées, où vivait une frange hétéroclite de la population londonienne, à certaines de leurs homologues du West End, d'apparence certes prestigieuse, mais désertés et mornes. Toutefois, les unes et les autres devaient bien souvent affronter les mêmes problèmes, dont certains d'ordre purement technique. Pour les autorités qui s'efforçaient de les résoudre, ces questions (éclairage des rues, pavage, nettoyage, appellation et numérotation), quoique essentielles, passaient au second plan : priorité était donnée à la maitrise de la circulation, laquelle demeurera un problème préoccupant tout au long de la période étudiée. D'importants changements d'ordre législatif et administratif (l'instauration du Metropolitan board of works parmi d'autres), ainsi que la nécessité impérieuse de prendre les problèmes à bras-le-corps, a pu donner à certains l'impression que vers 1900, les choses s'étaient dans l'ensemble améliorées. Il est vrai que dans une certaine mesure le travail des uns et des autres avait porté quelques fruits ; mais à cause essentiellement de l'augmentation du nombre de véhicules, et en l'absence presque totale d'engagement de la part de certains des trop nombreux districts […]