Thèse soutenue

Productions graphiques et procédures dans l'acquisition des marques de genre en français par les enfants entre huit et onze ans

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Danièle Cogis
Direction : Mary-Annick Morel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Linguistique française
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 3

Résumé

FR  |  
EN

Dans le champ d'une linguistique de l'ecrit, la recherche vise a decrire les processus d'acquisition des marques de genre graphique en francais par les enfants entre 8 et 11 ans. Le corpus est constitue des graphies produites en redaction et des explications metagraphiques recueillies dans des entretiens non directifs. Se demarquant d'etudes sur les erreurs d'orthographe, ce double choix methodologique - l'orthographe au cours de l'ecriture qui la fonde, la prise en compte de l'enfant comme sujet, capable d'analyses metalinguistiques - se revele essentiel pour apprehender les processus d'acquisition (10 partie). Il ressort que les enfants elaborent des conceptions qui leur sont propres ; mais leur + conscience du genre ; (ii0 partie) se revele liee au fonctionnement de cette categorie (classes et cadres syntaxiques des unites, mode de variation oral et ecrit differenciant deux sousensembles morphologiques), ainsi qu'a son fonctionnement graphique (la marque e est tantot un phonogramme diacritique, tantot un morphogramme). Le genre en francais fonctionne donc sur les deux principes (phonographique et semiographique) qui organisent les systemes d'ecriture. Ces principes permettent de rendre compte des procedures sous-jacentes aux productions graphiques enfantines, lesquelles s'inscrivent dans les potentialites offertes par un systeme graphique fondamentalement mixte. L'analyse permet de proposer un cadre explicatif du trajet d'acquisition, inspire de modeles constructivistes : un premier systeme de connaissances (partiellement inconscient) laisse sa place a un second systeme ou l'identification des classes et des relations syntaxiques apparait cruciale, et ou interferent la subjectivite du langage et la relation avec la difference des sexes (iiie partie). L'ontogenese met ainsi en lumiere certains aspects (modes de determination du genre, relations enonciatives) d'une notion linguistique qui se revele moins simple et moins evidente qu'il n'y parait.