Le parlementarisme allemand
Auteur / Autrice : | Armel Le Divellec |
Direction : | Pierre Avril |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 2 |
Résumé
Le parlementarisme institué en Allemagne depuis 1949 repose sur une norme juridique fondamentale : l'élection du chancelier par le Parlement. Inspirée à la fois par l'échec de la République de Weimar et par l'expérience réussie des Lander allemands avant 1945, elle représente la codification originale (parce que rare dans le constitutionnalisme moderne) mais conséquente de l'aboutissement de l'idée de gouvernement parlementaire, qui marginalise le chef de l'état et se démarque de tout équilibre des pouvoirs. L'existence et l'action du cabinet sont ainsi entièrement fondées sur une volonté positive de la majorité parlementaire (système du monisme pur). Quoique d'une facture par ailleurs assez classique, le régime allemand instaure une intime solidarité institutionnelle entre gouvernement et Parlement. Celle-ci est accentuée par la pratique politique (malgré les coalitions), aboutissant à une direction conjointe de l'état, au terme d'une interaction permanente, par le cabinet et sa majorité. L'analyse simultanée de l'histoire, du droit positif et de la pratique institutionnelle invite à repenser le parlementarisme comme le lien politique permettant de surmonter la distinction formelle de l'exécutif et du parlement, distinction que le droit pose toujours à un certain degré. Le pouvoir du gouvernement parlementaire réclame de solides contre-pouvoirs, incarnés en Allemagne par une opposition parlementaire à la fois reconnue, active mais constructive, et surtout par un fédéralisme qui oblige structurellement la majorité gouvernementale à une politique de compromis. Un juge constitutionnel très puissant ajoute encore à la limitation du pouvoir.