Au service des phares
Auteur / Autrice : | Vincent Guigueno |
Direction : | Antoine Picon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Mots clés
Résumé
Il y a aujourd'hui autour des phares un sentiment partage : ils s'éloignent ; une période semble se clore avec leur automatisation et la disparition du métier de gardien de phare. Dans la précipitation à les filmer, les photographier et les raconter, on ressasse quelques récits bien connus : l'invention des appareils lenticulaires par Augustin Fresnel, la construction épique des tours en mer, la vie des gardiens dont les derniers représentants sont questionnés sans relâche. Aller en historien vers les phares, c'est tendre vers eux pour opérer une conversion de l'espace où ils se tiennent en un discours sur le temps. Cette thèse s'attache aux hommes qui mirent leurs savoirs et leurs talents au service des phares : les savants qui, sous l'empire et la restauration, imaginèrent la construction d'un réseau national de signalisation maritime ; les ingénieurs des ponts et chaussées, qui endossèrent les rôles de bâtisseurs, de techniciens et de gestionnaires de ce réseau ; les agents du littoral, ouvriers, marins et gardiens - dont la relation aux phares se construit dans la répétition cyclique de procédures de contrôle. Sur la longue durée, une trajectoire se dessine : la transformation du phare, maillon solidaire d'une frontière maritime rationnelle au début du XIXe siècle, en un lieu désormais rempli par les récits d'une limite symbolique, la finis terrae. Dans cette perspective, le site technique révèle les relations que des institutions et des groupes sociaux entretiennent avec le littoral, avec, en toile de fond, la présence de l'état dans la construction matérielle et imaginaire de l'espace national.