Thèse soutenue

Passivité et opérant : une expérience de l'être comme création, à partir de certaines pratiques de l'art au XXe siècle, et leur importance dans l'élaboration de la philosophie de Maurice Merleau-Ponty

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Auteur / Autrice : Stéphanie Ménasé
Direction : Marc Jimenez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Maurice Merleau-Ponty, sur le modèle des formes d'expression non figuratives de l'art cherche à formuler, en philosophie, une nouvelle ontologie. En travaillant à l'élargissement du sens de la vision, il institue la prégnance comme critère de vérité. Par l'opérant (corps, parole, histoire), il abandonne l'idéal thétique de la pensée (ontologies objectivistes) et soustrait l'expérience aux dualismes sujet - objet, en soi - pour soi. La trame et la composition de ce travail s'inspirent du trajet suivi par ce philosophe dans l'élaboration de son cours au collège de France de 1954-1955 : "le problème de la passivité : le sommeil, l'inconscient, la mémoire" (où il met en question l'opposition sartrienne entre conscience imageante et conscience perceptive). La passivité apparait comme une dimension essentielle dans sa compréhension de l'expérience : l'imagination participe de la perception. En prenant appui sur cette observation, cette thèse, à partir des notions de "passivité" et d'"opérant", analyse le processus créateur dans le rapport au monde (par le corps, par l'expression) et dégage une subjectivité dynamique telle qu'en témoignent de nombreux artistes du XXe siècle (Arp, Bacon, Dubuffet, Klee, Michaux, Nicolas de Staël, Bram van Velde. . . ). Selon une telle perspective, l'accès aux autres cesse d'être un problème. L'autre a sa part dans mon expérience la plus singulière. Mon expérience singulière peut devenir expérience pour d'autres parce qu'elle est ancrée dans une dimension commune de l'expérience. La passivité est le ressort de l'expérience véritable définie comme création et ouverture.