Thèse soutenue

La dynamique spatiale des structures industrielles mondiales depuis 1945 : essai épistémologique
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Auteur / Autrice : Octavian Groza
Direction : Alexandru UngureanuViolette Rey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Notre thèse est construite autour l'hypothèse selon laquelle l'industrie, telle comme elle a été perçue le dernier siècle, est un épiphénomène sur la route du devenir de la civilisation humaine. Né(e)s dans un monde industrialisé, presque toutes les disciplines et tous les scientifiques de l'espace ont d'emblée considéré l'industrie comme le repère fondamental de la civilisation humaine. En fonction de ce repère, il y aurait de nos jours sur la terre des sociétés préindustrielles, industrielles, néoindustrielles et postindustrielle. Cela signifie un peu d'imposer aux Hindous ou aux Musulmans la division de l'histoire en ère Chrétienne et ère préchrétienne !. . . Est-ce que demain cette typologie parlerait de sociétés pré-tertiaires, tertiaires, néo-tertiaires et post-tertiaires ? Il y a peu de chances, car la production agricole et artisanale et les services ont une histoire qui se confond presque avec l'histoire de l'humanité - ce sont des activités de très longue durée qui ont été "dérangées" dans leur évolution par un accident historique dénommé "industrialisation". La première partie de cette thèse est un survol du paysage scientifique crée par les efforts des sciences spatiales intéressées par le phénomène industriel : l'économie industrielle, l'économie spatiale, l'économie régionale, la régional science et la géographie de l'industrie. Le paradigme construit au fil du temps par ces quelques disciplines tourne autour la théorie de la localisation et de la dynamique organisationnelle des structures industrielles. La deuxième partie est une radiographie dudit paradigme, qui tache à saisir les implications des contraintes dues au fonctionnement du monde dans "les temps idéologiques" sur la production du savoir concernant les réalités industrielles et sur les actions concrètes mises en route à travers ce savoir ainsi construit. La troisième partie propose un autre cadre épistémologique d'analyse du phénomène industriel. L'échafaudage conceptuel proposé repose sur une approche en termes de territoire et de territorialité, qui ouvre la voie de la compréhension des vrais enjeux du monde contemporain et du poids des conditions locales dans les processus de "mondialisation" des économies nationales.