Thèse soutenue

Estimation de l'érosion hydrique des sols par la méthode du Cesium-137 : application aux bassins versants de Vierzy (France) et Lennoxville (Québec)

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Auteur / Autrice : Lionel Mabit
Direction : Martine Tabeaud
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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L'érosion hydrique est une des causes essentielles de la dégradation des sols cultivés des plaines tempérées océaniques et continentales. De nombreuses recherches ont été engagées à l'échelle de la parcelle ou du bassin versant grâce aux méthodes traditionnelles de mesure de charge sédimentaire. Mais l'intégration des variabilités interannuelles liées au milieu naturel et aux sociétés humaines impose des résultats sur plusieurs dizaines d'années. De plus, avant toute intervention de lutte anti-érosive, il apparait nécessaire de procéder à un diagnostic spatial de la ressource sol, ce que ces méthodes ne permettent pas de réaliser. Dans ce contexte, l'utilisation d'un radio-traceur, le cesium-137 (@cs), constitue une approche plus rapide et adaptée à cette problématique et complémentaire des autres techniques d'estimation des pertes en terre. Cette méthodologie nous a permis de quantifier, spatialiser et de cartographier la résultante de l'érosion hydrique, à l'échelle de deux bassins versants agricoles : un de 180 ha du nord de la France, dans le soissonnais (Vierzy), et un de 80 ha sur le piedmont des Appalaches, au sud du Québec (Lennoxville). Les sorties nettes sont estimées à 1,9 t/ha/an et 3 t/ha/an respectivement pour Vierzy et Lennoxville. Les redistributions internes de matériels varient de -18 t/ha/an a + 19 t/ha/an pour le site français et de - 20 t/ha/an a + 12 t/ha/an pour le site québécois. La variabilité et les différences de répartition et d'amplitude ''des mouvements des sols'', ainsi que les sorties nettes aux exutoires, s'expliquent par les pratiques agricoles, l'érosivité des cultures et les conditions morphoclimatiques auxquelles sont soumis ces deux sites agricoles. Parmi les résultats, il apparait que les taux de dénudation sont 12 à 30 fois supérieurs aux processus de pédogenèse en zone tempérée, remettant en cause a plus ou moins long terme la fertilité et la durabilité des agrosystèmes actuels de cette zone climatique.