La contestation de la dissuasion dans l'armée de terre : l'atome et la guerre subversive dans les travaux des officiers de l'Ecole supérieure de guerre, 1962-1975
Auteur / Autrice : | Rémy Martinot-Leroy |
Direction : | Jean Klein |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. UFR 11 Science politique (1971-....) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Non seulement une grande part de l'armée de terre française a accepté le fait nucléaire; de mauvaise grâce mais certains officiers ont longtemps gardé la conviction de la suprématie ou de la complémentarité de la guerre subversive par rapport a la dissuasion nucléaire. L’adaptation matérielle fut de courte durée mais l'adaptation mentale des officiers au nouveau dispositif militaire ne fut pas aussi simple car un blindé n'a ni conscience ni opinion. À partir de ce qui est exprimé comme de ce qui reste implicite dans les écrits individuels - les thèses individuelles ; - et collectifs - les grandes commissions ; - des officiers suivant le stage de l'Ecole supérieure de guerre, l'état d'esprit d'une partie de la communauté militaire sera précisé. L’analyse de l'exprimé se ramène a l'examen des thèmes traités et des idées avancées mais l'implicite, bien plus délicat a délimiter, autorise le recours à la notion de trace. Le monde militaire est un univers professionnel dominé et symbolisé par le principe hiérarchique ou les phénomènes de contestation sont niés. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils n'existent pas mais parvenir à les identifier réclame alors des outils précis. Une certaine forme d'opposition peut s'y développer dans la mesure où son expression n'emprunte pas des voies trop ostentatoires. C’est pourquoi la notion de trace textuelle a été mise en avant. La quête proposée cherche à déceler le marginal et l'allusif, des survivances verbales enfouies et recouvertes par le sujet explicitement traité. Le résultat de cette confrontation entre l'atome et la subversion montre que la dissuasion nucléaire souffre de plusieurs maux rédhibitoires aux yeux des stagiaires : formulation intellectuelle de la doctrine, primat de rares spécialistes "robotisés", oubli de la menace subversive, les trajectoires du général Beaufré et du général Poirier seront comparées car elles illustrent tous les clivages séparant les partisans de l'atome et ceux de la subversion.