Le statut des théories de la concurrence imparfaite : de l'amendement des hypothèses de concurrence parfaite à la représentation d'agents price-makers
Auteur / Autrice : | Claire Pignol |
Direction : | Roland Lantner |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Résumé
La thèse est une interrogation sur le statut et les fondements des modèles de concurrence imparfaite developpés en économie industrielle. Ces modèles sont fondés sur l'amendement d'hypothèses (libre entrée, homogénéite, information parfaite et grand nombre d'agents) qui ne sont pas celles du modèle arrow-debreu. La possibilité d'un amendement de ces hypothèses n'est concevable que dans une représentation de la concurrence alternative à celle d'arrowdebreu, dans laquelle les agents ne sont plus price-takers. Le troisième chapitre s'interroge sur la relation entre l'hypothèse d'agents price-takers et le grand nombre d'agents dans les approches walrasienne et edgeworthienne. On montre, en s'appuyant sur negishi, qu'il n'est pas nécessaire de supposer des agents infiniment nombreux pour que l'hypothèse du recontrat conduise à ne retenir comme solution de l'échange que l'équilibre walrasien. Le rejet de l'hypothèse de price-taking ne peut donc être justifié par la seule présence d'un petit nombre d'offreurs, mais implique un choix théorique antérieur : l'adoption d'une conception cournotienne ou edgeworthienne de la concurrence. La seconde partie présente les ruptures nécessaires pour passer d'une analyse walrasienne à une approche cournotienne, ruptures qui portent sur l'information attribuée aux agents et sur leur statut. Les modèles d'équilibre général soulignent ces deux aspects et exposent les problèmes d'existence de l'équilibre. Les deux derniers chapitres, consacrés au dilemme de Coumot-bertrand, ramenent à l'enjeu de savoir si l'intervention d'un grand nombre d'agents est une condition nécessaire de la concurrence. L'opposition entre ces deux modèles porte non sur les stratégies mais sur les conjectures des producteurs. En proposant une justification des conjectures de Cournot par des contraintes de capacité, le modèle de Kreps-Scheinkman doit être vu comme la tentative la plus récente de réconcilier le résultat de Cournot avec l'idée naturelle de la concurrence en prix, mais cette tentative repose sur des hypothèses dont l'interprétation économique n'est pas satisfaisante.