Thèse soutenue

L' intégration des étrangers en France : étude de droit public
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Auteur / Autrice : Bertrand Pauvert
Direction : Paul Isoart
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance en 1999
Etablissement(s) : Nice

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'immigration se développe dans un état-nation affaibli, conteste au nom de l'exigence supranationale. De plus, la nation semble déstabilisée par des immigrés prétendant rester eux-mêmes, sans se fondre dans l'identité du pays d'accueil. Depuis le 19e siècle, la France est une terre d'immigration, la république créant les instruments juridiques assimilant les personnes venues de l'étranger. Or, si aujourd'hui la France intègre encore, c'est de façon partielle et incomplète. Le mot "assimilation" est remplacé par celui "d'intégration", la commission de la nationalité estimant l'usage du mot "assimilation" regrettable ; si la loi, a-t-elle affirme, visait à ce que les nouveaux français participent comme les autres a la vie nationale, elle ne les empêchait pas, dans l'ordre prive, de conserver leurs fidélités religieuses ou culturelles. L'analyse du droit positif montre que le modèle classique de l'intégration par l'assimilation : changement de mode de vie, accession à la nationalité, exercice de la citoyenneté, trouve ses limites. La naissance est vue comme une présomption de francisation alors qu'un lien purement objectif ne garantit plus l'adhésion réelle de l'individu. Des lors, pourquoi ne pas prendre acte de cette volonté de rester "étranger" sur la terre d'accueil et lui donner une forme juridique facilitant "l'intégration", au sens social, dans la population de la "cite". A la citoyenneté, preuve de la nationalité acceptée, se substitue une "citoyenneté" de résidence dépourvue de lien avec la nationalité. On décèle les dangers de cette nouvelle orientation par l'étude de certains statuts juridiques effectifs qui, d'adaptations acceptables du droit public républicain, peuvent devenir de redoutables précédents mettant en cause l'unité du peuple français et la survie de la république, telle qu'elle fut façonnée par la tradition institutionnelle et la doctrine juridique française.