Paul Valery, immobile à grand pas
Auteur / Autrice : | Pierre Moisant |
Direction : | Jean-Luc Steinmetz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Mots clés
Résumé
Dans cette thèse, nous avons essayé de montrer que Valéry s'est refusé comme poète et écrivain, a rejeté la philosophie et l'histoire au rang des ''choses vagues'' dans le même temps qu'il considérait le spécialiste avec méfiance ; qu'il a rêvé de rigueur : la mathématique et la physique, avec leur langage, lui furent des modèles de précision, d'exactitude et d'efficience. Mais, pour beaucoup de critiques contemporains, ses connaissances scientifiques seraient incertaines. Il parait exister une faille entre ce qu'il fut et le personnage idéal qu'il rêva d'incarner. Dans cette faille, nous semble-t-il, s'est engouffrée l'angoisse qui le tortura toujours. Quand la parution de la jeune parque l'installe, triomphant, dans le monde, il lui faut conquérir et conserver la place de poète et de penseur officiel de la IIIe République. Nous avons tenté de dire comment Valéry a reconstruit savamment sa biographie ; comment, à travers son œuvre, sous mille formes différentes, mais soutenues par l'arme absolue du style, il a répété et accommodera l'infini un petit nombre d'axiomes qui constituent sa pensée et structurent le personnage qu'il présente au monde. Il s’exerça essentiellement à cerner les mouvements de la pensée naissante et les problèmes du langage qui les cristallise en éléments fixes (et par conséquent falsificateurs du réel mouvant). Ces opérations ne vont pas sans risque de dérive solipsiste, au plus haut de la littérature et au plus prés des interrogations philosophiques. Cette thèse se veut une étude critique de l’œuvre considérée en sa structure, une manière de lecture des rapports de l'homme à son œuvre, un essai, sans doute incomplet, pour tenter de savoir, moins le contenu de la pensée valeryenne, que son projet et son organisation