Communication verbale et pathologie post-traumatique : interactions conversationnelles avec une patiente souffrant de lésions bifrontales
Auteur / Autrice : | Claire Peter-Favre |
Direction : | Alain Trognon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 1999 |
Etablissement(s) : | Nancy 2 |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe de recherche sur les communications (Nancy) |
Mots clés
Résumé
Un handicap post-traumatique se réalisant en conversation est investigué chez une patiente (AB) traumatisée crânienne souffrant de lésions orbitofrontales bilatérales. La patiente converse successivement avec trois interlocutrices familières, sa mère (M) et deux neuropsychologues (NPS). Une conversation de contrôle entre M et une des NPS permet de comparer les ajustements des interlocutrices lorsqu'elles parlent avec la patiente ou ensemble. Les actes de langage et leurs propriétés sont opérationnalisées dans le cadre de la théorie de la logique interlocutoire (Ghiglione et Trognon, 1993), adaptation de la logique illocutoire de Searle et Vandervecken (1985). Les actes de la patiente sont en majorité assertifs et directs, ceux de ses interlocutrices directifs, soit directs (questions), soit indirects (ordres et requêtes). La patiente fait plus souvent réussir les actes directifs directs que les directifs indirects mais les actes qu'elle a fait réussir sont le plus souvent satisfaits. Les interlocutrices utilisent plus d'actes directifs lorsqu'elles conversent avec AB qu'entre elles et les directifs de M sont plus souvent indirects avec AB. La fréquence des satisfactions est similaire lorsqu'elles conversent ensemble alors qu'elles sont toutes deux plus souvent satisfaites par la patiente. Le comportement conversationnel de la patiente est interprété dans le cadre d'une pathologie du système attentionnel superviseur (SAS) tel que conceptualisé par Shallice et Burgess (1991) : une gestion des actes directs et des assertifs ainsi que la satisfaction des actes réussis seraient des opérations cognitives simples qu'un contrôle minima du SAS pourrait assurer alors que les opérations inférentielles nécessaires pour formuler et faire réussir les actes indirects nécessiteraient des ressources des ressources exécutives plus complexes et de plus haut niveau.